De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali Le travail des différentes structures culturelles d'Oran semble se résumer à la stricte animation des dates anniversaires (comme les fêtes de l'enfance, de la femme, du patrimoine…) par l'élaboration de programmes aussi insipides qu'éculés, et la mise à disposition des associations culturelles de locaux et moyens matériels dans le cadre de leurs activités.Point de politique culturelle claire, de stratégie de développement des arts ou de programme favorisant l'épanouissement des pratiques culturelles et artistiques à destination de la jeunesse, comme on l'attendrait légitimement de la part des responsables culturels. On le voit chaque année, ils ne tentent même pas d'aller au-delà de ce minimum requis pour se hasarder à asseoir une politique culturelle à moyen ou long terme dans une wilaya d'Oran qui, tout le monde le reconnaît, dispose d'un sérieux potentiel humain. «Aujourd'hui, personne ne se préoccupe de travailler pour la collectivité et pour l'avenir, tous s'agrippent à leurs postes, ne se soucient que de leur propre situation et des avantages qu'ils pourraient en tirer», estiment des artistes qui ont maille à partir avec les structures officielles. Un petit bilan des réalisations culturelles ces dernières années montre toute l'indigence de la situation : en l'espace de dix années, Oran n'a connu qu'un ballet ininterrompu de commémorations et de célébrations de fêtes nationales et internationales par presque les mêmes troupes et au travers des mêmes programmes. Et quand il arrive qu'une nouveauté vienne éclairer ce paysage trop gris, la sacro-sainte centralisation se met de la partie et l'organisation du nouvel événement est accaparée par des mains très officielles, venues de la capitale. C'est le cas notamment du Festivale du film arabe ou du Festival panafricain, dont l'organisation a été assurée par des équipes venues d'Alger, en dehors de toute implication oranaise autre que celle consistant à la mise à disposition des espaces. Une situation aussi incompréhensible qu'injuste que les Oranais n'ont pas manqué de relever et de dénoncer et qui pourrait expliquer, en partie, le manque d'initiative de ces responsables culturels ainsi écartés de manifestations culturelles qui se déroulent dans leur propre wilaya.En tout état de cause, et en dépit des efforts fournis par les associations culturelles ou certains responsables qui ont à cœur d'apporter un peu d'animation, le secteur de la culture à Oran souffre d'un manque cruel de fraîcheur et d'imagination. Au grand dam d'un public qui sait désormais à quoi s'en tenir sur la véritable vie culturelle à travers les chaînes satellitaires et Internet.