Photo :Riad Par Amir Lazaref La Coupe d'Afrique des nations 2012, qui aura lieu conjointement au Gabon et en Guinée équatoriale, s'est presque achevée pour notre équipe nationale par une élimination que tous les observateurs objectifs pronostiquaient, indépendamment du nom du sélectionneur ou de tout autre facteur. Elle entre, au contraire, dans le droit fil de la normalité, sachant l'état dans lequel se trouve notre football, ses tares et ses insuffisances. Maintenant, il s'agit de tout remettre à plat et de procéder à un véritable état des lieux pour espérer détecter ce qui nous manque et ce qui nous reste à faire pour rebondir vers l'avant ! L'élimination précoce de la Coupe d'Afrique des nations 2012 a semblé surprendre quelques-uns de nos responsables, notamment le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, et le ministre de la Jeunesse et des Sports, El Hachemi Djiar, qui ont essayé de bercer l'opinion publique de faux espoirs. Une démarche dangereuse dans la mesure où, loin d'être défaitiste, une orientation plus objective et plus «scientifique» de la question nous aurait épargné le long fleuve de commentaires stériles, pour ne pas dire davantage, qu'on a dû supporter ces derniers jours. Le problème est ailleurs, et il faut bien «secouer le cocotier», comme on dit, pour trouver les solutions idoines. L'équipe d'Algérie manquait terriblement de motivation et de cette rage de vaincre qui faisait sa force lors des qualifications jumelées CM-CAN 2010. L'entame du match face au Lions de l'Atlas disputée au stade de Marrakech a révélé l'une des copies les plus mièvres et les plus apathiques que l'Algérie ait produites depuis belle lurette. Imaginez qu'une formation aussi rompue aux épreuves continentales ait été incapable durant 90 min. de jeu au cours de ce match d'aligner deux passes de suite correctes et d'atteindre un pourcentage aussi ridicule de possession de balle (autour de 15%). C'était affligeant et inquiétant à la fois. C'était plutôt une équipe qui traînait sur la pelouse et qui accomplissait une simple corvée. Avec un tel état d'esprit défaitiste et des jambes aussi lourdes et maladroites, il ne faut pas espérer nourrir beaucoup d'illusions face aux autres équipes africaines bien huilées et bien structurées. Pour garder l'honneur sauf, il est impératif qu'un sang neuf soit injecté et que d'autres munitions jeunes et dynamiques soient utilisées dans d'autres matches qui feront courir tous les Fennecs pour espérer panser les blessures et se racheter. Avant le match, on croyait fermement au succès de notre équipe nationale, une sorte d'insurrection de nos représentants, histoire de démontrer qu'ils ont bien du sang dans les veines. Peu importe la manière, on pensait vigoureusement en une prouesse, qui serait acquise sur le terrain, balle au pied, comme on dit, et finalement la désillusion était au rendez-vous. Il faudrait revenir donc à une analyse plus cohérente et plus objective de notre football pour espérer adopter une stratégie plus efficace à même de nous permettre de faire quelques pas en avant. La tâche, disons-le tout de suite, n'est guère simple et épouse divers aspects parfois très complexes à surmonter. Les premiers maillons de la chaîne que sont la Fédération algérienne de football, le ministère de la Jeunesse et des sports, et leurs multiples structures, nous semblent très loin du compte et incapables de donner un nouveau souffle à notre football. C'est autant un problème de structures et d'institutions que d'hommes incapables de se transcender pour gérer le football algérien d'une façon rationnelle et évoluée. Des structures comme la direction technique de la FAF ou ses autres structures de gestion, les responsables du sport ou encore l'ensemble du bureau fédéral ne sont pas suffisamment outillés pour mettre en place une planification du travail sur plusieurs années, question de remettre à flots le football algérien. La direction technique nationale n'arrive pas à assurer des programmes de formation, notamment ceux destinés aux jeunes, d'une façon efficace. Les multiples directeurs techniques nationaux qui se sont succédé à ce poste depuis plusieurs années ne font que du replâtrage et n'arrivent pas à mettre sur pied un véritable plan de travail qui puisse donner ses fruits dans quelques années. La faute incombe tant à ces messieurs, aux formateurs auxquels ils font appel, qu'à celui du manque de moyens que nécessite la mise en place d'un programme ambitieux. Il faut dire que ce genre de démarche se caractérise par sa lenteur, raideur, torpeur, léthargie, somnolence et sa platitude.