Photo : S. Zoheir Par Amirouche Yazid Le gouvernement algérien va réagir au rapport du Département d'Etat américain sur le trafic des personnes, selon le ministre de la Justice, garde des Sceaux, M. Tayeb Belaïz. Intervenant, hier, en marge des travaux de l'Assemblé populaire nationale, le ministre de la Justice a déclaré avoir lu le rapport en question, tout en annonçant une réunion interministérielle qui se penchera sur la question. «Une réunion interministérielle est prévue pour mercredi prochain pour étudier cette affaire», a souligné M. Tayeb Belaïz. Le ministre a, par la suite, cité les parties qui vont prendre part à cette réunion. Il s'agit «du ministère des Affaires étrangères, de l'Intérieur et des Collectivités locales, de la Justice et d'autres services». La réunion a été ainsi programmée pour l'après-midi de mercredi «pour examiner, dans tous ses aspects, le rapport relatif à la traite d'êtres humains et élaborer une réponse officielle de l'Algérie». Dans son rapport 2011 sur le trafic des personnes, le Département d'Etat américain a accablé les autorités algériennes de «non-respect des normes minimales requises pour éliminer le trafic des humains». Le même rapport soutient qu'«aucun effort significatif n'a été fait dans ce domaine». Classée dans la liste - noire - des pays à surveiller dans ce domaine, l'Algérie est coupable de «non-application de la loi sur la protection des victimes de trafic d'êtres humains». Le rapport du Département d'Etat américain sur le trafic des personnes retient plusieurs reproches à l'Algérie. Le rapport américain estime que «l'Algérie est un pays de transit, et dans une moindre mesure, un pays d'origine ou de destination d'hommes, de femmes et d'enfants soumis au travail forcé et au trafic sexuel». Autre reproche fait à l'Algérie par le même rapport : «Des hommes, des Maliens le plus souvent, sont forcés à devenir des esclaves domestiques. Leurs propriétaires confisquent leurs papiers d'identité afin de les contraindre à cette exploitation.» Pour les concepteurs du rapport américain sur la lutte contre des êtres humains, «il y a des lacunes persistantes dans la mise en place de mesures idoines afin de protéger les victimes et prévenir ces trafics».