Quatre jours de pagaille et d'incertitude dans les aéroports de France, à cause de la grève du personnel navigant commercial d'Air Algérie, mais c'est la fin du cauchemar, depuis hier, voir jeudi soir, à la faveur d'un accord conclu entre le syndicat et le gouvernement algérien. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, est intervenu personnellement -sans rencontrer directement les représentants du syndicat- pour un gel de l'action protestataire. C'est pour dire l'ampleur des dégâts causés à la compagnie et donc à l'Etat, mais aussi la grande colère des passagers qui ont refusé de se soumettre au fait accompli. A l'aéroport d'Orly-Sud, où l'agitation était particulièrement bruyante (plus de 650 passagers étaient bloqués), les vols ont repris hier matin, au grand bonheur de nombreux vacanciers, pressés de rentrer chez eux, en Algérie, voir les proches et les amis. Neuf vols de la compagnie aérienne étaient programmés à partir de cet aéroport, durant la journée d'hier. Les autorités aéroportuaires assuraient que ces vols auraient tous lieu, comme prévu, même s'il doit y avoir quelques retards, en raison notamment de la confusion qui régnait au niveau des guichets d'enregistrement. Deux autres vols, l'un pour Alger et l'autre pour Oran, étaient programmés à partir de l'aéroport de Roissy. A Marseille, les vols devaient reprendre également mais avec des retards, ont prévenu les autorités aéroportuaires, recommandant aux passagers qui semblaient être plus pressés que d'autres d'échanger leurs billets d'avions pour des billets de bateau. La veille, des avions ont été affrétés et des bateaux programmés à partir de cette région pour répondre à la demande pressante des voyageurs. Intervenant sur la question, en marge de la clôture de la session de printemps au Conseil de la nation, jeudi dernier, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a affirmé avoir donné des instructions pour l'affrètement d'avions afin de faire face aux perturbations que connaît la compagnie. Il a aussi confirmé avoir engagé le dialogue avec les travailleurs en grève, les assurant d'une reprise des négociations concernant leur statut particulier, à partir de demain. «Nous avons donné des instructions à Air Algérie pour affréter tous les appareils disponibles et permettre aux compagnies étrangères d'effectuer des vols supplémentaires pour ramener les voyageurs algériens qui rentrent en Algérie et permettre à d'autres de se déplacer à l'étranger» a-t-il déclaré. Aussi, «nous avons donné des instructions pour entamer le dialogue avec les travailleurs, dans le cadre de la loi et de la rigueur. Nous ne permettons pas de prendre l'Etat ou les citoyens en otage» a-t-il dit, sur un ton ferme. Les discussions sur le statut particulier reprendront donc demain, et c'est ce qui en ressortira qui déterminera la suite à donner au mouvement de grève déclenché par le personnel navigant commercial. K. M.