Le public du Casif de Sidi Fredj a découvert jeudi soir un spectacle d'un tout autre genre. Une troupe venue de Palestine, a subjugué les spectateurs. Cette troupe prénommée El Achikin, qui s'est produite avec le groupe Thagrawla, était une découverte. A entendre ou lire le nom de cette troupe, «les amoureux» en Français, on croirait que ses artistes chantent l'amour. Mais quel plus bel amour que celui de sa patrie. El Achikin est un hymne à la Palestine qui lutte pour recouvrer sa liberté. Des chansons engagées, d'amour, de lutte, de blessures, et puis de rêves de goûter enfin à la liberté, étaient interprétées avec des voix très fortes et convaincues d'arracher un jour l'indépendance. Chanteurs, musiciens et choristes du groupe étaient tous habillés en tenue de combat avec au cou le foulard symbole de la Palestine. Des poèmes poignants, interprétés par l'un des chanteurs, dans un parfait arabe classique précédant chaque chanson et font tressaillir les plus sensibles… Des messages très forts de ce pays blessé et de son peuple meurtri… L'un des premiers textes fut : «Langage des amoureux… ce sont des blessures de la Palestine… envoyées par le vent… la rosée les a transportées… les chansons sont des armes» !Les chansons et poèmes interprétés par les chanteurs sont accompagnés par des danses traditionnelles d'une troupe composée de 10 danseurs, habillés en tenue traditionnelle aux couleurs captivant les regards. Les danses sont exécutées dans de belles chorégraphies qui en disent long sur la lutte du peuple palestinien. En arrière- plan, des images de la Palestine, El Qods, les drapeaux … Les spectateurs n'ont cessé de crier, en guise de reconnaissance et d'encouragements : «falstine echouhada… falstine echouhada.» Un spectacle unique où les drapeaux de ce pays frère ont été levés vers le ciel. Une image émouvante que celle de ce petit Palestinien qui tournoyer avec le drapeau de sa patrie. Sur la piste de danse, il courait et regardait avec amour son drapeau rêvant de voir souffler le vent de la liberté. Lorsque le vent se levait et enroulait son drapeau, il le déroulait à chaque fois avec une attention et une douceur sans égales. Le spectacle s'est déroulé en présence de l'ambassadeur de la Palestine en Algérie.Après El Achikin, place au groupe Thagrawla qui a fait danser les jeunes avec des rythmes de fête, d'adaptations en kabyle de chansons de Grame Allwright, ou «Azul Azul» et d'Idir, mais aussi de douceur, à l'exemple de la célèbre chanson «Yemma Theda Hafi», un poignant hommage à la maman qui peine à élever ses enfants. De son dernier album, le groupe a interprété une douce mélodie, «Amdaouigh» (je te ramènerai). Un spectacle qui s'est déroulé dans une ambiance bon enfant. B. A.