C'est un véritable hymne à l'amour de la patrie, à l'amour de la femme, livré par la troupe libanaise Caracalla, samedi soir, sur la scène du théâtre de plein air à Sidi Fredj. Un tableau haut en couleur peint par des artistes de talent qui ont su captiver les regards et faire retenir leur souffle aux spectateurs tout au long d'un spectacle à l'histoire tourmentée. Une histoire d'amour entre deux jeunes tourtereaux que les familles ont séparés pour des raisons de malentendus. L'opéra intitulé El Dhaiaa ou Village, montre Meziane et Leila fous amoureux l'un de l'autre mais appartenant à deux quartiers livrés aux conflits «Harat Ras El Djard» et «Hai Tell El Ali». Comme le destin est parfois cruel, il a été décidé de marier Leila à Fadlou, pour mettre un terme au conflit. Le malheureux soupirant, Meziane, ne pouvant supporter la séparation, a kidnappé sa dulcinée le jour de son mariage. Un geste qui finalement a ouvert les yeux aux deux villages protagonistes qui ont fini par comprendre que l'amour doit l'emporter sur les clivages. Ce sentiment noble triomphe enfin, et les deux quartiers fêtent l'union des amoureux. La mère de Leila, Sit Handouma, après une certaine sévérité envers sa fille, lui imposant ce mariage, a fini par s'attendrir, se rappelant la douleur de la séparation qu'elle a elle-même endurée dans le passé. Toute cette belle histoire s'est jouée sur fond des rythmes musicaux de Mohamed Reda Ghouli, tantôt triste pour souligner la tristesse des amoureux, et tantôt gaie pour illustrer la gaieté des populations des villages prêtes à enterrer leurs désaccords. Cet opéra dont la réalisation a été faite par Ivonne Caracalla, sous la direction de Abdelhamid Caracalla, est un chef-d'œuvre venu droit du pays du Cèdre, le Liban, pour émerveiller un public assoiffé de découvrir une telle beauté d'exécution sur scène. Sous des lumières tamisées, les danseurs et danseuses habillés de différents costumes traditionnels aux couleurs vives : bleu, fuchsia, vert, rouge ou alors doré, selon les circonstances, ont subjugué les spectateurs qui n'ont eu de cesse d'applaudir, entraînés ainsi dans les soirées dignes des mille et une nuits. Alliant folklore libanais et danse moderne, les chorégraphies exécutées étaient d'une beauté exceptionnelle ! Des pirouettes et des entrechats propres au ballet sont réalisés par les artistes avec une grâce et une légèreté extraordinaires. La debka, danse traditionnelle libanaise, était aussi au rendez-vous de ce fabuleux spectacle. Les sabres ainsi que «edef» (tbel) pour les hommes et les foulards pour les femmes ont été les accessoires utilisés pour danser. Les scènes d'amour, de couples entrelacés, de lamentations sur le sort, de désarroi des amoureux, de honte, de sagesse des grands des deux villages se sont succédé dans une beauté inégalée ! La troupe clôture sa prestation par une chanson dédiée à l'Algérie, sur fond de la musique Alla Da Laaoula. La magie et le rêve ont régné tout au long de la soirée. A travers l'opéra El dhaiaa, c'est l'amour de la patrie et son unité permettant la dignité qui ont été évoqués. Caracalla salue le public avant que des bouquets de roses soient remis aux artistes par la ministre de la Culture Khalida Toumi. Etaient aussi présents à la soirée les ministres des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, et des Moudjahidine, ainsi que la ministre déléguée chargée de la recherche scientifique. A leurs côtés, l'ambassadeur du Liban en Algérie. B. A.