De notre correspondant à Béjaïa Kamel Amghar Des milliers de citoyens, essentiellement des élèves reçus dans différents examens de fin d'année scolaire, prennent d'assaut ce service dès l'ouverture des bureaux. Les taux de réussite aux examens ont, pour rappel, atteint des records cette année. 83,43% des postulants au BEM ont décroché leur brevet. 68,54% des élèves en classe de terminale ont également réussi au baccalauréat. Tous ces scolarisés sont évidemment appelés à renouveler leurs dossiers administratifs pour poursuivre leurs études au palier supérieur. A cela s'ajoutent les nouveaux inscrits au préscolaire et au primaire, ainsi que les postulants aux centres de formation professionnelle et les participants à divers concours. Devant cette forte sollicitation, les préposés aux guichets s'arrangent pour assurer le service en permanence même aux heures de la pause-déjeuner. Chaque année, à pareille période, on enregistre une affluence exceptionnelle aux guichets de l'état civil. Malgré les efforts consentis pour améliorer constamment les prestations, les longues files d'attente sont presque inévitables à l'approche de la rentrée sociale. Dans les petites communes, faiblement peuplées, on trouve généralement plus de 6 guichets ouverts à cet effet. Les mairies de dimension moyenne consacrent jusqu'à 8 guichets. Dans les grandes municipalités, comme Béjaïa ou Akbou, on affecte près d'une vingtaine d'employés pour délivrer ce genre de documents aux citoyens. Dans les 52 communes que compte la wilaya, des annexes de l'état civil sont, en outre, ouvertes au sein des grands villages et des quartiers populaires. Les départs en congé des personnels travaillant à ce niveau sont généralement programmés en dehors de cette période (juillet-octobre) pour éviter le mécontentement des administrés. «Avec nos six guichets et la présence de pas moins d'une dizaine d'employés, j'avoue que nous sommes dépassés. Les impatients parmi les citoyens vocifèrent à la face des fonctionnaires qui, pour ne pas compliquer davantage la situation, se dérobent souvent aux provocations», souligne Youcef, un agent d'état civil à l'APC de Darguina, dans la région du Sahel. Les protestations populaires, qui ont affecté récemment nombre de communes, corsent davantage la situation. En effet, de nombreuses mairies ont été temporairement fermées par des citoyens mécontents qui réclament la réfection des routes, l'amélioration de l'alimentation en eau potable, la réalisation de réseaux d'assainissement et la collecte des ordures ménagères. Akbou, Kherrata, Akfadou et Fenaïa viennent juste d'être affectées par ce type de contestation. Cela rajoute, bien entendu, à la pression qui s'exerce sur le service d'état civil. Au chef-lieu de wilaya la colère des citoyens monte chaque jour de plusieurs crans pour dénoncer la mauvaise hygiène publique. De nombreux quartiers de la ville sont effectivement dans un lamentable état d'insalubrité.Renseignement pris, une dizaine de véhicules servant au ramassage des ordures sont tombés simultanément en panne. L'APC s'apprêterait conséquemment à passer la main au privé. Dès le début du mois d'août plusieurs secteurs comme Tala Markha, Lazib Oumammar, Tharga Ouzammour et la haute ville seront confiés à des opérateurs privés, confie-t-on à la mairie.