Les habitudes alimentaires tiennent une place importante et font partie du train-train quotidien du mois sacré. L'augmentation de la demande en denrées alimentaires est une spécificité qu'exploitent sans scrupules la majorité des commerçants pour gonfler leurs bénéfices au détriment des consommateurs mal organisés et inhibés par les contingences du mois de Ramadhan. Les uns justifient les marges explosives par des procédés de marchands véreux et les autres protestent sans aller au bout de leur colère et renverser la donne. Les services de l'Etat tentent de se rattraper à travers les actions de solidarité gérées par les communes, mais là également ces actions, parce qu'elles ne sont pas sérieusement préparées, encadrées et contrôlées, ne sont qu'un alibi à la présence des pouvoirs publics, dans la mesure où une grande quantité des produits proposés aux nécessiteux est détournée parfois sciemment et généralement parce qu'il n'est pas accordé une très grande importance au recensement primaire des catégories sociales éligibles. Afin de soustraire cette œuvre de bienfaisance à toute instrumentalisation, l'Etat – à travers les collectivités locales, le ministère de la Solidarité nationale et les directions qui lui sont rattachées – s'est engagé ces derniers temps à assurer une bonne organisation et une meilleure gestion des fonds dégagés à cet effet. Le Croissant-Rouge algérien (CRA), l'organisation nationale des scouts musulmans (CRA), les APC et les comités de citoyens travaillent de concert pour la désignation des bénéficiaires et la répartition des aides. Le mois sacré s'accompagne donc, obligatoirement, d'une formidable dynamique de solidarité et d'entraide. Le Croissant-Rouge est l'une des organisations pivots sur lesquelles sont bâties ces actions d'assistance aux couches les plus vulnérables de la société. Organisation à vocation humanitaire, le Croissant-Rouge algérien (CRA) a, comme chaque année, mis en place un programme spécial Ramadhan au profit des nécessiteux avec, en ligne de mire, ses restos de la Rahma, baptisés «Meïdet el hilal» et «Aber Essabil» et l'opération «panier du Ramadhan». Comme toute association caritative, le CRA compte sur les dons des bienfaiteurs. Mais ces derniers se font rares. Le CRA, qui ne dispose ni de subventions ni d'aucun budget de l'Etat, fait face, cette année, à un manque criant de donateurs. R. N.