De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Onze cabinets dentaires ont été fermés, il y a 2 jours, par la Direction de la santé et de la population (DSP) de la wilaya de Annaba, suite à des contrôles effectués par les services du médecin inspecteur auprès des quelque 106 praticiens implantés dans la ville de Annaba. L'opération qui a touché dans un premier temps le chef-lieu de wilaya a été étendue aux autres localités avec pour objectif l'application stricte des dernières directives du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Ces instructions ont trait à l'utilisation d'autoclaves dernière génération pour la stérilisation des instruments utilisés en chirurgie dentaire en remplacement des stérilisateurs habituels dont l'efficacité n'est pas fiable à 100%, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Cela suppose que les instruments passés dans ce dernier type de stérilisateurs peuvent servir de vecteur de transmission de maladies graves telles que le SIDA ou l'hépatite C. «Il y va de la santé publique et nous sommes responsables. Nous nous devons de veiller à l'application stricte de ces directives et nous n'hésiterons pas à sanctionner tout cabinet n'ayant pas respecté la réglementation en vigueur», nous a déclaré hier le directeur de la santé et de la population de la wilaya de Annaba. Sur les 11 cabinets fermés pour des durées allant de 1 à 3 mois, 2 l'ont été de manière définitive pour non-conformité des locaux et pour absence de praticien ; pour les autres, c'est surtout l'absence d'autoclaves, le non-respect des règles d'hygiène ou encore le défaut de convention pour l'incinération des déchets de soins qui ont été à l'origine de cette mesure extrême. Trois recours motivés ont été introduits auprès de la Direction de la santé qui statuera d'ici quelques jours sur la situation de ces cabinets après réexamen du dossier et vérification sur place des données transmises par les praticiens. Selon nos informations, des produits dentaires périmés ont été trouvés au niveau des cabinets visités et sanctionnés, des seringues jetables sont réutilisés et pour certains, il n'y a même pas de savon liquide dans les lavabos. Pour les personnels, les infractions relevées ont trait à la non vaccination des employés contre l'hépatite, ce qui est très grave dans la mesure où ces personnes sont appelées à manipuler des équipements, des instruments ou des matériels qui ont servi et qui pourraient être infectés.Certains cabinets ont cependant «bénéficié» d'avertissements inscrits dans le registre et ont été sommés de se conformer au plus vite à la réglementation sous peine de subir le même sort. «Ce sont des réserves que nous avons exprimées et que nous avons transmises aux praticiens et elles peuvent être levées dans la journée pour peu que le chirurgien dentiste s'en occupe et il a intérêt à le faire», nous confie un responsable au niveau de la DSP.