Longtemps décrié, notamment à cause d'un déficit en encadrement spécialisé et paramédical, le secteur de la santé dans la wilaya de Aïn Defla tente, ces derniers temps, de relever les défis en s'adaptant progressivement aux nouvelles dispositions introduites dans le cadre des réformes initiées par l'Etat. Pour rappel, la wilaya de Aïn Defla dispose de quatre établissements publics hospitaliers (E.P.H) situés à Aïn Defla, Khemis Miliana, Miliana, El Attaf, d'une capacité globale de 1052 lits. Ces structures sont renforcées par quatre autres établissements publics de santé de proximité (E.P.S.P) localisés à Djelida, Aïn Lechiekh, Boumedfaâ et El Abadia soient 129 unités de soins réparties à travers la wilaya. Par ailleurs, le secteur privé apporte sa contribution à travers la présence d'une clinique médico-chirurgicale disposant de 25 lits, d'un centre d'hémodyalise doté de six générateurs, 52 cabinets de soins spécialisés, 96 cabinets de médecine générale, 49 cabinets de chirurgie dentaire auxquels s'ajoutent 98 officines de pharmacie et 18 agences pharmaceutiques. Cependant, la revendication première de la population de Aïn Defla, estimée à 770 290 habitants dont 439 270 vivant en milieu rural, est la réalisation d'un hôpital moderne, sachant que l'hôpital actuel du chef-lieu de wilaya est en préfabriqué et date des années 1980. Les services des urgences font peau neuve Au cours d'un entretien que nous a accordé le nouveau directeur de la santé et de la population, le Dr Abdelhakim Ferhaoui, ce dernier exprimera tout d'abord sa satisfaction suite à l'ouverture récente de deux nouveaux centres d'hémodyalise, disant qu'il s'agit là d'une performance réalisée dans la wilaya de Aïn Defla. Les deux structures, l'une à Miliana et l'autre à Sidi Bouabida dans la daïra d'El Attaf, contribueront à baisser la pression enregistrée ces dernières années, au niveau des centres de Khemis Miliana et de Aïn Defla, même si des insuffisances persistent quant à une prise en charge idéale des malades, déclareront des sources sûres. Poursuivant, le DSP passera en revue les opérations d'envergure estimées par ses différents services. Notre interlocuteur affirmera par ailleurs, accorder la plus grande importance au volet « accueil de la population », à commencer par celui réservé aux visiteurs de la structure sur place ou par téléphone. Dans cette optique, signalons que les standardistes ont été choisies pour une réception agréable et humaine des appels émanant des citoyens. De même, le DSP avouera avoir établi son journal de bord en fonction des doléances des citoyens. En résumé, il est simplement question d'une reconsidération du contact patient-milieu hospitalier, dans le but, a indiqué le DSP, d'humaniser les structures de soins à tous les niveaux. Aussi, le paquet est mis afin de réhabiliter les services des urgences. notre interlocuteur nous apprendra que l'EPH du chef-lieu de wilaya disposera, sans doute d'ici à une semaine, d'une véritable plateforme technique médicale comprenant notamment une salle de réanimation, un bloc opératoire, un laboratoire d'analyses médicales et un service de radiologie. A Khemis Miliana, il est prévu la mise en état de fonctionnement de deux blocs opératoires. Pour rappel, ces blocs existaient déjà mais étaient à l'abandon depuis plusieurs années. La même source indiquera que les travaux de réhabilitation de ces services sont achevés à hauteur de 95%, s'agissant de l'EPH du chef-lieu de wilaya et à 100% pour ce qui est de ceux effectués au niveau de l'hôpital de Sidi Bouabida dont il ne reste que les équipements à installer. En outre, soutiendra le DSP, ses services ont réussi à résoudre deux problèmes de taille, particulièrement au niveau de l'E.P.H de Aïn Defla, il s'agit de celui de l'eau solutionné grâce à la construction d'un puits et d'une station d'épuration. L'autre problème concernait la garde. Celle-ci était alternée entre les quatre E.P.H. A présent, elle se fait équitablement entre les E.P.H de Khemis-Miliana-Miliana (9km) et Aïn Defla-El Attaf (une vingtaine de km), ce qui évitera aux malades de longs et éprouvants déplacements. La prochaine étape, nous fera savoir le DSP, sera celle de l'application sur le terrain des différents programmes de santé initiés par la tutelle. II s'agit, notamment, du lancement dans les prochains jours d'une vaste opération de dépistage du cancer sous ses différentes formes et qui sera menée dans les zones les plus reculées de la wilaya. A cet effet, des équipes épidémiologiques se préparent activement avec pour objectif la lutte contre cette maladie, qui touche de plus en plus de personnes adultes et enfants mais pour autant aucun chiffre ne nous sera communiqué, la question demeurant encore un sujet tabou dans cette wilaya. A noter encore que l'Association médicale des spécialistes (Amsad) a manifesté son intention de collaborer avec la DSP dans une volonté d'améliorer les actes médicaux, a-t-on encore appris auprès du directeur de la santé. Cependant, a conclu le même responsable, l'amélioration du secteur passe par la réception d'une nouvelle structure. Evoquant le projet de l'E.P.H d'une capacité de 300 lits à réaliser au chef-lieu de wilaya, le DSP nous apprendra que les études sont en cours. Le prochain E. P. H sera doté d'équipements sophistiqués et permettra au secteur de disposer d'un lit pour 500 habitants (1/500), c'est à dire de ramener le taux d'occupation aux normes nationales. Un objectif à atteindre avec la collaboration de tous les partenaires et des efforts à fournir au niveau des autres secteurs. Si d'aucuns estiment qu'il ne faut pas se leurrer, en prétendant que l'application des réformes risque de prendre un temps interminable vu le retard accusé dans ce domaine, d'autres en revanche, se laissant emporter par l'optimisme des décideurs, accorderont leur confiance à ces derniers, en attendant de les juger sur le terrain.