Photo : M. Hacène Par Karima Mokrani Aujourd'hui commence une grande opération de relogement de familles habitant des chalets, des bidonvilles et des cités populaires délabrées à Alger. Elle est divisée en trois parties et concerne 3 245 familles : 1 235 familles aujourd'hui même, 1 092 familles mercredi et 918 autres vendredi prochain. Les sites concernés sont, entre autres, les cités populaires de Diar Chems, Diar El Baraka, Diar El Mehsoul, les Palmiers à Bachdjerrah, Diar El Kef, les bidonvilles d'El Afia, Oued Kniss, Djenane Hassan, ainsi que les chalets Bentalha et Mimouni.Lors d'une conférence de presse, tenue hier au siège du CPVA, le wali d'Alger, Mohamed El Kebir Addou, a appelé les heureux bénéficiaires à être au rendez-vous de façon à permettre un bon déroulement de l'opération. Il a aussi évoqué ceux qui s'estiment malheureux parce que contraints de vivre désormais dans une localité quelque peu éloignée, à savoir Birtouta. «Birtouta, c'est toujours Alger. C'est à 5 minutes seulement de l'autoroute. En plus, c'est un site privilégie et doté de tous les espaces d'accompagnement nécessaires (transports, places pédagogiques…). Vous pouvez le confirmer avec les responsables des différentes directions. Je ne comprends pas la réaction de ces habitants. S'ils veulent rester dans leur 20m2, c'est leur problème…» Appelant ces derniers à la sagesse mais aussi à la patience, le wali poursuivra : «L'impatience des citoyens, je la comprends, mais je ne l'approuve pas. Et je n'approuve pas cette manière par laquelle elle se manifeste, alors que c'est la wilaya elle-même qui est allée au-devant de ces gens pour trouver les solutions à leurs problèmes.» Aussi, une manière de répondre également à d'autres habitants, ceux de la commune de Birtouta même qui estiment être lésés dans leur droit au logement, au profit de ces familles issues des bidonvilles et de l'habitat précaire d'autres localités, le wali d'Alger réplique : «Ce n'est pas parce que l'assiette de terrain se trouve à Birtouta qu'elle doit profiter essentiellement aux habitants de Birtouta. Tous les terrains d'Alger appartiennent aux habitants d'Alger, sans distinction. L'attribution des logements se fera selon les priorités.» Le conférencier assure que l'opération de résorption de l'habitat précaire à Alger sera terminée au plus tard le mois de juin 2012. Les terrasses aussi sont au programme «mais ce sera la dernière étape», a-t-il assuré, insistant sur la nécessité de suivre le changement pour redonner un nouveau visage à la ville d'Alger, dans le cadre de tout un plan d'urbanisme qui s'étale sur une période allant jusqu'à 2029. Interrogé sur le cas de quelques personnes qui restent dans les chalets et qui affirment être des victimes du séisme du 21 mai 2003, le wali répond sur un ton ferme : «Impossible. Tous les sinistrés du séisme ont été relogés. Ceux qui sont dans les chalets seraient venus d'autres endroits, fuyant la précarité et la promiscuité de leurs anciennes habitations.» Le wali assure toutefois que même ceux-là seront concernés par le relogement. Là encore, le wali évoque le mot patience : «C'est une opération de longue haleine qui demande de la patience.»