Le sort de la communauté algérienne à l'étranger, en Europe particulièrement, préoccupe «au plus haut point» les autorités du pays, pour cause d'islamophobie, a indiqué le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci vendredi dernier à New York lors de la réunion annuelle de coordination des ministres des Affaires étrangères des Etats membres de l'OCI. M. Medelci qui a exprimé la préoccupation à l'égard de cette «forme de ressentiment à l'égard de l'islam et des musulmans», a souligné le contexte «difficile» marqué par la perversion de l'image de l'islam. Face à ses pairs des pays musulmans, le ministre a rappelé la «part active» prise par l'Algérie au dialogue des civilisations et, plus récemment, à l'Alliance des civilisations, pour marquer son «attachement au dialogue éclairé» et à «l'importance de semer la culture de la tolérance et du respect de toutes les religions». Pour le contrer, il convient de «comprendre la source de ce phénomène, identifier ses relais, y compris au sein même de nos sociétés et déchiffrer les desseins de ceux qui agitent les vieux fantômes de la peur et de la prétendue ‘‘islamisation rampante'' pour s'inventer un nouvel ennemi». Cela ne va pas sans «une représentation authentique de l'islam de par le monde en persuadant l'opinion occidentale de le considérer autrement qu'à travers le prisme de l'intolérance et de la menace terroriste», a-t-il affirmé. Les pays musulmans, estime M. Medelci, doivent «coordonner [leurs] efforts pour neutraliser le discours et les desseins haineux de ceux qui, recourant au terrorisme, sème la mort et la discorde en prétendant agir au nom de notre religion sacrée». Ce faisant, Medelci a proposé de lancer une stratégie de communication «efficace» qui, «tout en rejetant toute forme de manifestation de haine et de violence, se fonderait sur la nécessaire garantie d'un équilibre entre la liberté d'expression et les atteintes insoutenables aux fondements des religions». La réponse des musulmans consistera à «adapter les discours des pays musulmans, et adopter les moyens d'action propres à une société démocratique», par des débats d'idées, des manifestations pacifiques et des campagnes de sensibilisation. Le ministre a exprimé l'espoir de voir la oumma islamique renforcer «l'unité et la cohésion dans ses rangs», avant d'insister sur la nécessité de faire face aux besoins urgents des populations vulnérables en mobilisant tous les soutiens possibles pour leur venir en aide. Par ailleurs, M. Medelci a pris part à la première réunion du comité ministériel conjoint de la Ligue arabe et de l'UA sur le Darfour qui s'est tenue vendredi dernier en marge des travaux de la 63ème session de l'Assemblée générale des Nations unies, à New York. Cette réunion, présidée par le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, Cheikh Hamed Al Thani, et à laquelle a pris part le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, s'est penchée en priorité sur la préparation de la requête devant être adressée au Conseil de sécurité en vue de mettre en œuvre les dispositions de l'article 16 des statuts de Rome permettant la suspension des poursuites de la Cour pénale internationale (CPI) à l'encontre du président soudanais Omar El Bachir pour une période d'une année. Un comité restreint chargé de la préparation du dossier a été mis sur pied. A. R.