Au menu de la réunion tripartite, qui regroupera aujourd'hui et demain le gouvernement, l'Union générale des travailleurs algériens et le patronat, il est prévu l'évaluation et l'examen des conclusions des groupes de travail issus de la dernière tripartite économique pour «améliorer l'environnement économique». Installés au niveau de plusieurs ministères : Travail, Finances, Habitat, Industrie et Promotion de l'investissement, ces groupes de travail ont rédigé un rapport d'évaluation, donnant une approche des voies et moyens de relancer l'entreprise et l'investissement productif, qui sera présenté à cette rencontre.. Même si elle revêt beaucoup plus un caractère social, cette dernière consacrera une place importante aux mesures économiques, lesquelles sont fortement attendues dans le monde des affaires qui a émis le vœu, la semaine dernière, de voir les décisions prises se concrétiser sur le terrain pour huiler la machine de la production. Confronté à des difficultés financières et réglementaires, ce monde des affaires cherche en effet à sortir du marasme. Les revendications des patrons sont nombreuses dans ce cadre. Elles ont trait à l'assainissement des entreprises en difficulté de remboursement - un dossier sur lequel les banques ont déjà commencé à travailler -, à l'allègement du crédit pour les entreprises productives, à l'accès au foncier industriel et au soutien financier de l'Etat en faveur des PME.Pour rappel, les principales décisions prises par la dernière tripartite, tenue sur instruction du chef de l'Etat, concernaient, en plus du remplacement du Crédoc par une «remise documentaire» pour les producteurs de biens et services, le relèvement du seuil du paiement libre à 4 millions de DA (contre 2 millions auparavant), le rééchelonnement des dettes bancaires des PME confrontées à des difficultés de remboursement, ainsi que la bonification des crédits d'investissement accordés aux PME.Les responsables des organisations patronales ont soulevé toutes ces questions et ont dénoncé le retard mis à les résoudre. Ils réclament également une équité entre le public et le privé. Sur ce dossier, beaucoup d'encre a coulé ces derniers temps. Car, le gouvernement, qui a arrêté dans le cadre du projet de loi de finances 2012 une série de mesures visant l'allègement des pressions fiscales, veut une contrepartie en parallèle, à savoir la création de l'emploi qui reste le principal défi auquel est confrontée l'économie nationale. A l'unanimité, les patrons estiment que le retard enregistré dans ce domaine est dû au non- respect des décisions arrêtées lors des réunions précédentes. D'ailleurs, selon le président de la Confédération algérienne du patronat (CAP), M. Boualem M'Rakach, le problème de la relance de l'économie algérienne réside dans «la non application des lois existantes et des décisions prises». Faute de suivi et de rigueur, ces dernières sont souvent remises aux calendes grecques, portant ainsi atteinte à la crédibilité de ces réunions que certains qualifient de «simples formalités».Cette nouvelle tripartite prouvera-t-elle le contraire ?