Photo : Riad Par Younès Djama Le trafic ferroviaire a repris hier matin de manière ordinaire, après un accord entre la Fédération des cheminots et la direction de la SNTF. La Direction générale de la Société nationale de transport ferroviaire (SNTF) a finalement fléchi devant l'obstination des cheminots qui exigent le versement du rappel d'une augmentation de salaires à partir de septembre 2009. Au cours d'une réunion dite d'urgence entre le Conseil d'administration de la société et la Fédération nationale des cheminots, il a été convenu d'appeler les travailleurs à reprendre leur le travail «dans l'intérêt de la société et des citoyens», a indiqué, jeudi soir à l'APS, le responsable des ressources humaines de la SNTF, Noureddine Dakhli. La SNTF s'est engagée à satisfaire aux revendications des travailleurs, à travers le versement du rappel d'une augmentation de salaire à partir de septembre 2009 et l'application des décisions du Conseil d'administration de la société, a précisé le responsable. Ce dernier a, par ailleurs, indiqué que le mouvement des trains «reprendra progressivement au niveau des gares d'Alger et sera renforcé dans celles des grandes villes comme Constantine, Oran et Annaba». En effet, ce vendredi matin, les trains assurant la desserte Alger-Thénia ont repris du service au grand bonheur des citoyens. Du coté des travailleurs, c'est la satisfaction. Abdelhak Benmansour, syndicaliste, s'est félicité du protocole d'accord signé jeudi soir entre la direction de la SNTF et la fédération des cheminots, en présence d'un représentant de l'UGTA. Il a annoncé que la reprise s'est faite le soir même de la signature du protocole d'accord. Il a ajouté que l'accord en question prévoit le paiement du rappel d'une augmentation de salaires à partir de septembre 2009, que les cheminots percevront en deux temps. Dimanche, les cheminots sont entrés en grève illimitée qui a paralysé l'ensemble des gares régionales du pays, suivie peu après par le personnel de l'administration de la SNTF. Une situation qui a engendré d'énormes difficultés de déplacement pour des milliers d'usagers. L'administration de la SNTF a entamé, conformément à la réglementation en la matière, des poursuites judiciaires à l'encontre des grévistes. Des ponctions sur salaire, pour chaque jour non travaillé, ont été infligées aux grévistes. À l'origine du mécontentement des cheminots, le non versement d'un rappel d'augmentation de salaires à partir de septembre 2009. Refus justifié, de la part de la direction, par son incapacité financière à satisfaire à cette demande, et le fait que cette revendication ne figurait pas sur la plateforme discutée et approuvée d'un commun accord entre la direction de la SNTF et les représentants des travailleurs. «En date du 3 octobre, nous avons été surpris par une nouvelle revendication émanant des travailleurs réclamant le paiement d'un rappel de salaire à compter du mois de septembre 2010 et non plus de janvier 2011 comme cela a été convenu», a indiqué Noureddine Dakhli. Il précise que les augmentations salariales au profit des travailleurs de la SNTF ont totalisé 75% ces trois dernières années. Les salaires nets sont, ainsi, passés de 24 000 DA par mois, en 2008, à 42 000 DA/mois, en 2011. Cela, en attendant que ce salaire passe à 48 000DA/mois dès le 1er janvier prochain, date de l'entrée en vigueur des nouvelles augmentations salariales décidées lors de la dernière Tripartite. Les employés de la SNTF ont bénéficié en 4 ans (de 2008 à 2011) de 75% d'augmentation sur leurs salaires. En 2008, les cheminots ont bénéficié de 5,6% d'augmentation, tandis que l'année suivante l'augmentation a été portée à 15%. En 2010, il a été enregistré 19% d'augmentation. Enfin, en 2011, les travailleurs ont bénéficié de plus de 20% d'augmentation. Le 3 octobre 2011, la SNTF a reçu une plateforme de revendications émanant de la Fédération des cheminots. Deux points essentiels figurent sur cette liste, notamment l'octroi d'un rappel à compter de septembre 2010 au lieu de janvier 2011, et l'octroi de nouvelles indemnités.