Photo M. Hacène Par Samira Imadalou Ralenti du fait de difficultés financières et du climat d'insécurité dans les années 1990, le projet attendu par toute une génération a fini par être relancé en 2003. Son coût aura dépassé les 77 milliards de dinars. Sera-t-il rentable ? Sa mise en service réussira-t-elle à faire oublier le long retard enregistré dans sa réalisation et les dépenses engendrées par la surévaluation du projet ?Ces questions s'imposent à la veille de l'inauguration de l'un des plus imposants métros du continent africain après celui du Caire. Le métro est l'illustration parfaite des retards. Ces questions qui renvoient à d'autres concernant les projets marqués également par les retards et les ajournements, notamment ceux prévus dans le cadre du quinquennat 2010-2014. Car, en plus du tramway, du métro, de l'autoroute Est-Ouest, bien d'autres chantiers (écoles, hôpitaux, infrastructures culturelles et sportives…) restent bloqués faute de suivi rigoureux, de respect de délais de réalisation mais aussi en raison des surévaluations. En cette fin 2011 (2ème année du quinquennat théoriquement), un grand nombre de projets contenus dans le quinquennat 2010-2014 sont en attente de lancement et d'autres d'évaluation. Une évaluation pourtant promise pour chaque année du quinquennat. Or, ce n'est pas le cas aujourd'hui. D'ailleurs, même le 2ème quinquennat 2009-2014 n'a pas fait l'objet d'une évaluation puisque certains projets sont toujours en stand-by. Certes, on annonce que la Caisse nationale d'équipements et de développement (Cned) devait évaluer des projets d'une valeur de 2 000 milliards de dinars sans donner des précisions. Il y a en fait absence de communication autour de ces projets. Ce qui suscite autant d'interrogations. Et ce d'autant que parallèlement à ces retards encombrants, les dépenses de l'Etat ne cessent d'augmenter ces dernières années. Dans l'objectif d'apaiser les tensions sociales, le gouvernement n'a fait que multiplier les concessions depuis le début de l'année, notamment à l'égard des importateurs. Entre les subventions des produits de large consommation, les augmentations de salaires et les dispositifs d'aide à la création d'emplois, les dépenses ont été très importantes en 2011. Elles le seront davantage en 2012 puisque la loi de finances prévoit des dépenses de l'ordre de 7 482 milliards de dinars (environ 100 milliards de dollars) dont 1 300 milliards de dinars seront consacrés aux dépenses sociales et de solidarité nationale, notamment le versement des allocations familiales de l'ensemble des travailleurs, y compris du secteur privé, le paiement des compléments de retraite, le soutien des prix du lait, des céréales, des huiles, du sucre, et de l'eau, le raccordement des foyers à l'électricité et au gaz, ainsi que la solidarité nationale à l'endroit des démunis et des handicapés.Aussi, avec l'annonce de la revalorisation des pensions de retraite, les dépenses iront crescendo. Le recours à une loi de finances complémentaire est à prévoir. Dans ce cas, il s'agit d'améliorer le pouvoir d'achat de cette frange marginalisée de la société. Les dépenses se justifient. Mais l'argent «gaspillé» dans les retards et dans les surcoûts des projets des deuxième et troisième quinquennats a dépassé le seuil de la tolérance. Et ce d'autant plus que les justificatifs avancés ne sont guère convaincants. La situation ne fait que bloquer les entreprises intéressées par la participation dans le plan d'investissements