Le programme d'action du ministère de la Prospective et des Statistiques a été dévoilé, hier, par le premier responsable de ce nouveau département, Abdelhamid Temmar, au cours d'une conférence de presse. Parmi les projets entamés et présentés, hier, par l'équipe de Temmar, figure «Algérie 2020» (qui était au départ Algérie 2030). Il sera réalisé avec l'assistance des Sud-Coréens. Ce projet, qui définira les grands axes des politiques publiques du pays d'ici 2020, se basera sur les données statistiques actuelles qui seront fournies par les différents départements ministériels, a expliqué le ministre lors de la présentation de l'organigramme de l'administration centrale du ministère. Pour le ministre, les actions que compte lancer son département visent à évaluer d'une manière «systémique» les politiques publiques afin d'offrir une vision plus claire au gouvernement.Ce travail, selon Temmar, sera basé sur des critères bien définis, à savoir la démographie du pays, les ressources humaines, l'environnement et l'occupation de l'espace. Des rapports et des notes de conjoncture seront élaborés par la suite et seront transmis au gouvernement et au président de la République. Sur ce point, le ministre a indiqué que son département a déjà élaboré un rapport sur la situation économique de la nation et une note de conjoncture trimestrielle. Interrogé en marge de la conférence sur cette mission qui pourrait s'avérer en contradiction avec le travail du Conseil national économique et social (Cnes), Temmar a expliqué que le plan tracé par son département est complémentaire avec les missions du Cnes et il s'est dit même disposé à travailler avec cette institution. Par ailleurs, le ministre a assuré que le système statistique du pays est fiable de l'avis même des organismes étrangers. Evoquant le travail des organismes de statistiques nationaux, Temmar a parlé particulièrement du recensement économique, premier du genre, qui est actuellement «à mi-parcours». Ce travail, ajoute-t-il, «permettra à l'Algérie de disposer d'une base de données précise sur les opérateurs économiques et entreprises privées».Interrogé, en outre, sur les répercussions de la crise de la dette sur l'économie algérienne, Temmar a expliqué que notre pays dépend entièrement des recettes des hydrocarbures et au cas où les prix du pétrole baisseraient en dessous de 90 dollars, l'Algérie sera touchée. Pour le moment, estime-t-il, l'Algérie dispose d'un matelas financier conséquent, ce qui lui permettrait de se prémunir des effets de cette crise durant quelques années. S. B.