Créé depuis une année après le dernier remaniement ministériel opéré par Bouteflika, le ministère de la Prospection et des Statistiques n'est pas encore opérationnel. Certains travaux du nouveau département ne sont pas encore finalisés, de l'aveu même d'Abdelhamid Temmar. Ce dernier, qui a organisé hier une conférence de presse spécialement pour présenter son ministère et ses missions, est revenu longuement sur la «feuille de route» de son département. L'ancien ministre de la Promotion des Investissements affirme que le nouveau ministère est «un instrument de planification du gouvernement». Sa mission est d'élaborer, entre autres, des rapports sur la «cohérence» des différentes politiques publiques. Mais quand il a été interrogé sur l'étendue de ses prérogatives et peut-il à titre d'exemple critiquer dans ses rapports, qui seront adressés notamment au chef de l'Etat, les politiques des autres ministères, Abdelhamid Temmar s'est abstenu de répondre. Temmar a surtout mis l'accent sur «l'importance» des missions de son nouveau ministère qui seront axées, dit-il, sur deux variantes, à savoir «l'évolution de la démographie» et «les ressources humaines». «Ces deux variantes sont déterminantes dans le développement économique», a-t-il déclaré devant ses collaborateurs et des représentants de certaines ambassades, à l'image de la Turquie, l'Espagne, la Russie et la Corée du Nord. Le ministre a tenté de convaincre hier de l'importance que revêt son département dans l'élaboration des futures politiques économiques du pays à travers la préparation d'un plan de développement basé sur la cohérence pour «permettre au gouvernement un maximum d'optimalité». «Nous avons besoin d'un système statistique national», a-t-il encore ajouté en précisant que, dans ce cadre, l'Office national des statistiques (ONS), placé désormais sous sa tutelle, sera une «force de frappe». Temmar, dans son plaidoyer, promet également de travailler avec rigueur pour que ses statistiques soient conformes aux normes internationales. Pour ce qui est de l'analyse économique, le ministre déplore son absence en Algérie et soutient que l'analyste doit être plus qu'un universitaire ou un spécialiste en économie bardé de diplômes. Celui qui fait de l'analyse économique, estime le conférencier, doit jouir d'une grande expérience dans son domaine. Temmar affirme toutefois que le système statistique du pays a considérablement évolué depuis une dizaine d'années. «Les données de l'ONS sont très bonnes et sont faites de manière professionnelle», a-t-il encore déclaré en promettant plus de moyens à cet office qui n'est, précise t-il, «qu'un élément des statistiques». L'Europe tangue . L'Europe est un bateau qui tangue et qui ne sait pas où il va, affirme Temmar. La crise européenne est très grave, estime encore le ministre qui s'interroge sur la destination du monde d'ici les 6 prochains mois. Même si notre pays est pour l'heure à l'abri, le ministre avertit sur les dangers d'une récession mondiale qui ferait chuter le prix du baril de pétrole, seule source de revenus de l'Algérie. Même si le pétrole nous protège pour le moment, il n'en demeure pas moins que les effets de la mondialisation seront néfastes pour notre économie, analyse Temmar pour qui un baril de pétrole à moins de 90 dollars provoquera un déficit dans notre budget. «Il y a un problème sérieux pour nous dans le cas d'une récession mondiale», a averti le ministre pour qui toute récession économique mondiale se répercutera sur notre pays à cause des relations qui nous lient avec l'Union européenne et toute l'Europe en fait.