Seize travailleurs des Douanes entament aujourd'hui leur quatrième jour de grève de la faim au niveau de la centrale syndicale (UGTA), pour réclamer un débat serein concernant le statut particulier du secteur des Douanes. Toutes les correspondances adressées au secrétaire général de la fédération, quant à amorcer un débat sur le statut particulier, sont restées sans écho. Selon Karim Amrous, membre du bureau national de la Fédération des Douanes et porte-parole des grévistes, depuis la promulgation du statut particulier, il y a trois ans, cinq réunions ordinaires (relevant de l'organique) n'ont pas été tenues. Une grave entorse à la loi : «Le statut particulier ne répondait pas aux doléances des travailleurs. Nous en sommes lésés. C'est pour cela que nous avons appelé à sa révision.» Selon le syndicaliste, le premier responsable de la Fédération des Douanes tenterait de fuir ce débat autour du statut particulier. Portée par le représentant de la section syndicale de Aïn Taya, Karim Amrous, cette revendication (révision du statut particulier, ndlr) a été également réitérée par d'autres sections des travailleurs, à l'instar des sections des Pins Maritimes, de l'aéroport Houari Boumediène, de Boumerdès et du port d'Alger. En guise de «sanction» à l'encontre des syndicalistes, des décisions de suspensions leur ont été signifiées. Six agents ont fait l'objet de suspension pour des «erreurs professionnelles», selon le secrétaire général de la Fédération des Douanes, Cherafa Belkacem. Sept, selon Karim Amrous. M. Cherafa a précisé que la décision de suspension est effective en attendant que les agents radiés soient traduits en commission paritaire, qui statuera en dernier lieu sur leur sort. Cependant, la suspension remonte à une année, fait remarquer M. Amrous, alors que la réglementation, en l'occurrence l'ordonnance 06-03 du statut général de la Fonction publique stipule, dans l'un de ses articles, qu'un agent suspendu pour quelle que raison que ce soit doit passer en commission paritaire après 45 jours à compter de la date d'entrée effective de la décision de suspension. Ce qui signifie que l'ordonnance présidentielle a tout bonnement été transgressée. Par ailleurs, d'après M. Amrous, 26 membres de la Fédération des Douanes, sur un total de 49, ont décidé de retirer leur confiance à M. Cherafa, SG de la Fédération, soit plus de la moitié du bureau fédéral. Contacté, Belkacem Cherafa a récusé les accusations portées à son encontre par les syndicalistes. Tout en reconnaissant que les décisions de suspension prononcées à leur encontre étaient justifiées (pour des fautes professionnelles), il a nié vouloir fuir le débat autour du statut particulier. Il a également indiqué que les syndicalistes qui réclament la révision du statut particulier ont, eux-mêmes, été désignés membres de la commission mixte Fonction publique-administration des Douanes chargée de débattre dudit statut. Y. D.