16 douaniers dont des cadres supérieurs ont entamé dimanche une grève de la faim illimitée. Ils ont choisi le siège de l'UGTA pour manifester leur mécontentement et dénoncer « les agissements du SG du syndicat des travailleurs des douanes » affilié à l'UGTA et « les pressions abusives de leur administration ». Sur place, nous avons été contraints de nous adresser aux grévistes de derrière les barrières du siège de la centrale syndicale. Les agents de sécurité, et pour la première fois, ont empêché les journalistes d'accéder à la grande cour du siège de l'UGTA, là ou les grévistes observaient leur grève de la faim. « Désolé, mais on a reçu des instructions de nos responsables, aucun journaliste ou photographe n'a le droit d'accéder à l'intérieur », nous a-t-on dit. En dépit de ces circonstances, les grévistes sont, tout de même, arrivés à faire passer leur message, en précisant que le conflit est purement syndical. Le porte-parole du mouvement, Ramdani Kamel, secrétaire général des conflits sociaux au sein du syndicat, a expliqué que la guerre a commencé après que la base eut retiré sa confiance au SG du syndicat. Ce dernier, et selon les grévistes, a refusé de tenir des réunions ordinaires pour débattre du statut particulier et du régime indemnitaire de la corporation des douaniers, et ce, depuis maintenant 30 mois. Ramdani Kamel poursuit en précisant que le SG du syndicat est allé même organiser « une réunion préfabriquée » du conseil national. « C'est pour ces raisons que la base a retiré la confiance au SG », a-t-il déclaré en ajoutant « et c'est à partir de ce moment, et depuis 7 mois, que les douaniers syndicalistes protestataires ont commencé à subir des pressions, des suspensions abusives sans passer par la commission de discipline ainsi que des mutations arbitraires ». Les grévistes ont tenu à souligner que leur mouvement est apolitique. « Notre problème est purement syndical et social ». Ils précisent que le SG du syndicat n'est pas légal « par contre, nous les représentants des sections, nous sommes légitimes et nous sommes mandatés par la base pour défendre le statut particulier et le régime indemnitaire des 16 000 douaniers ». Les grévistes regrettent le fait que le directeur général de l'administration soit partie prenante dans ce conflit qui oppose les syndicalistes au SG du syndicat. Ramdani Kamel s'est dit étonné de constater « l'intervention de l'administration dans le vote et dans le déroulement des élections ». Les douaniers grévistes affirment qu'ils ont frappé à toutes les portes, de la centrale syndicale jusqu'au ministère des Finances, mais en vain. En l'absence de réponse et de dialogue, ils ont donc décidé d'entamer une grève de la faim. « On ne va pas s'arrêter jusqu'à la satisfaction de nos revendications », dira Slimane Karim, coordinateur national. Enfin, les revendications principales des grévistes consistent en l'annulation des décisions de suspension abusives des membres du conseil national. L'annulation également des mutations arbitraires à l'encontre des syndicalistes et stopper l'intervention de l'administration dans l'exercice syndical. Ils se sont dits par contre très ouverts au dialogue et à la concertation.