Les 23 prisonniers politiques sahraouis détenus à la prison de Salé, depuis le démantèlement par les forces marocaines du camp de Gdaim Izik (Sahara occidental) en novembre 2010, a été fixé à vendredi prochain, devant une juridiction militaire à Rabat, a appris, hier, auprès de leurs parents, l'agence de presse sahraouie (SPS), reprise par l'APS. Dénommés «groupe Gdaim Izik», les détenus sahraouis, militants des droits de l'Homme, avaient été arrêtés après le démantèlement le 8 novembre 2010 du camp sahraoui, près d'Al-Ayoun, avant leur transfert à la prison locale de Salé (ville jumelle de Rabat). Depuis leur incarcération, ils ont observé quatre grèves de la faim pour alerter l'opinion publique et revendiquer l'amélioration de leurs conditions de détention ainsi que la tenue d'un procès juste et équitable devant une juridiction civile ou leur libération inconditionnelle. Ils avaient également lancé «un appel aux puissances internationales qui défendent les droits humains et la justice» pour «faire pression sur l'Etat marocain pour libérer tous les prisonniers politiques». Selon le comité de suivi de la grève de la faim, créé par les familles des détenus, leur état de santé s'était détérioré entraînant l'apparition de plusieurs symptômes, tels que des douleurs au niveau du dos, des reins et de la tête ainsi que des pertes de poids allant de 5 à 10 kg et des pertes de connaissance. La grève de la faim avait été déclenchée «pour protester contre le déni des droits fondamentaux, légitimes et légaux à l'intérieur de la prison» et pour demander que les prisonniers soient présentés devant un tribunal garantissant «l'accomplissement de toutes les conditions d'un procès juste et équitable ou soient libérés sans conditions». La situation de ces détenus sahraouis avait suscité la préoccupation de l'Association marocaine des droits humains (Amdh), qui avait interpellé le ministère marocain de la Justice sur les conditions de leur détention. L'Amdh avait demandé au ministère de la Justice d'intervenir pour sauver la vie de ces détenus et à agir «immédiatement» pour éviter le pire vu l'état inquiétant de leur santé. L'organisation marocaine avait signalé que les prisonniers sahraouis étaient détenus dans des «conditions difficiles et victimes de comportement inhumains» avant d'appeler «à leur libération ou à un procès équitable». Par ailleurs, à la suite de leur arrestation, des membres de leurs familles avaient observé plusieurs sit-in à Rabat pour attirer l'attention sur leurs conditions d'incarcération. Ils avaient également lancé, le 1er novembre dernier, lors d'une conférence de presse organisée au siège de l'Amdh à Rabat, un appel à leur libération inconditionnelle ou la tenue d'un procès juste et équitable devant la justice civile. Les prisonniers sahraouis sont notamment accusés «d'atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l'Etat, formation d'une bande criminelle et atteinte aux fonctionnaires publics dans l'exercice de leur fonction». Ils risquent la réclusion à perpétuité. R. I.