L'économie algérienne a réalisé des performances notables en 2011, malgré la crise financière internationale, indique un rapport publié hier par le cabinet international d'étude Oxford Business Group (OBG). «Alors que 2011 a été une année turbulente pour de nombreux pays africains, une augmentation des recettes d'exportations générées par les hydrocarbures ainsi que d'importantes réserves financières ont permis d'épargner à l'Algérie les nombreuses incertitudes qui ont secoué la région», selon le rapport du groupe. OBG met en relief dans son rapport la progression de 2,9% du PIB de l'Algérie en 2011 grâce à la hausse des prix du pétrole qui a alimenté «un ambitieux programme d'investissements publics dans les infrastructures et l'industrie locale». Le rapport mentionne également les prévisions du Fonds monétaire international (FMI) qui table sur une poursuite de la croissance du PIB de l'ordre de 3,3% pour 2012 et jusqu'à 4% pour 2013. «En 2011, écrit OBG, l'Algérie a axé ses efforts pour tirer profit de la hausse des recettes des hydrocarbures afin de diversifier son économie et améliorer le niveau de vie de la population.» Le plan d'investissement quinquennal pour la période 2010-2014 prévoit une enveloppe de 222 milliards d'euros visant à encourager le développement des entreprises locales, notamment à travers des aides accordées aux petites et moyennes entreprises (PME), une amélioration des infrastructures de transport et de distribution d'eau ainsi que des projets dans le secteur de l'éducation et des logements sociaux, souligne le rapport. Au mois de mai, le gouvernement a revu son budget pour l'année 2011 et a fait part d'une hausse de 25% des dépenses publiques qui sont passées de 6,6 billions de dinars (64 milliards d'euros) à 8,3 billions de dinars (80,5 milliards d'euros) dans le but d'apporter plus d'aides aux PME et de développer des formations destinées à faire baisser le chômage des jeunes. Toutefois, le groupe d'étude mentionne la tendance haussière, ces dernières années, de l'inflation en Algérie qui est passée de 4,9% en 2008 à un «pic» de 5,7% en 2009. «En raison du niveau élevé continu des dépenses publiques, l'inflation demeure un risque potentiel en 2012», écrit OBG, s'appuyant sur les estimations publiées par le FMI en septembre qui faisaient état d'une inflation de 4,3% en 2012. Le groupe a également souligné les efforts déployés par le gouvernement pour assurer la sécurité alimentaire et stimuler le pouvoir d'achat de la population. En plus des subventions, l'Algérie a importé 6,35 millions de tonnes de blé entre janvier et octobre 2011 : des importations record, en hausse de 40% par rapport à la même période en 2010, selon la revue. En dépit de la hausse des dépenses publiques, le gouvernement a toutefois réussi à compenser son déficit budgétaire grâce à la hausse des prix du pétrole qui ont atteint environ le double des estimations sur lesquelles s'était basé le budget, à savoir un baril à 28,50 euros, mentionne le rapport. La hausse des prix du brut a stimulé l'excédent commercial algérien qui a atteint 12,82 milliards d'euros entre janvier et septembre 2011 contre 10,64 milliards à la même période en 2010, soit une hausse de 20,4%, selon OBG qui conclut qu'avec une dette intérieure en baisse et une épargne nationale qui se situe à 50% du PIB, «l'Algérie a su se construire des bases solides pour soutenir l'avenir de sa croissance».