D'impressionnantes chutes de neige ont couvert, dans la nuit de lundi à mardi, tout l'Edough, une montagne qui surplombe la ville de Annaba, coupant une fois de plus les routes, les chemins vicinaux et les pistes menant aux villages de Seraïdi, Romanat, Aïn Barbar et Bouzizi. Ces petites localités qui avaient déjà du mal à s'approvisionner en produits de première nécessité, en gaz butane ou pour l'évacuation des malades, se sont trouvées complètement coupées, hier matin, attendant que les autorités interviennent pour dégager les voies de communication. Cette fois, fort de l'expérience de la semaine précédente, les responsables, élus et administration, ont réagi rapidement en dépêchant chasse-neige, engins et personnels pour l'opération de déneigement qui est toujours en cours dans des conditions extrêmes. Pluie et vents soufflant à plus de 40 km, véhicules particuliers pris dans la tempête, passages rétrécis par les alluvions charriés par les torrents et déposés sur la route, rendent difficiles et compliquées les interventions. L'armée mobilisée sur le terrain s'est totalement investie, hommes de troupes, sous-officiers et officiers, engins militaires et véhicules 4x4 n'ont ménagé, hier, aucun effort pour désenclaver ces villages dont les habitants, isolés, attendent les secours et le rétablissement de la circulation. Le président de l'APC de Seraïdi, dont ces villages dépendent, est intervenu sur les ondes de la radio locale pour rassurer les populations. «Nous ferons tout pour que la situation soit rétablie et comme nous l'avons fait la semaine passée, les routes seront rouvertes dans la journée ; des vivres et du gaz butane seront distribués. Pour ce qui est de la prise en charge médicale des malades, 4 véhicules 4x4 ont été dépêchés par la Protection civile qui a mobilisé ses médecins pour que toute personne malade soit soignée dans les meilleures conditions possibles», a-t-il déclaré. La Protection civile avec ses 900 agents, en alerte depuis plus d'une dizaine de jours, est omniprésente sur le terrain et une cellule de crise et de suivi est opérationnelle 24 h/24 pour coordonner les opérations d'intervention et de secours. En ville, le réseau d'assainissement avec ses différents ouvrages a bien fonctionné, si bien que les inondations enregistrées les années précédentes n'ont pas eu lieu et les quartiers qui d'habitude en souffraient sont aujourd'hui à l'abri. Il reste cependant quelques flaques d'eau localisées çà et là sur certaines voies de communication, comme celle à la sortie ouest de la ville, du côté de Sidi Brahim, qui ralentissent la circulation. Les agents de la Protection civile ont été appelés pour procéder au pompage et l'opération est en cours. Côté marché de légumes et de fruits, les prix se sont envolés du fait de leur indisponibilité ; ainsi la pomme de terre caracole en tête avec 70 DA le kg, la tomate à 80 DA, les carottes à 60 DA et les oranges, fruit de saison, sont cédées à 120 et 140 DA. «C'est le manque d'offre qui a fait grimper les prix, nous dit un marchand de fruits et légumes au marché El Hattab, les routes sont bloquées par la neige et donc les camions sont restés cloués dans les parkings en attendant une amélioration des conditions météorologiques.»