La femme révolutionnaire a été mise à l'honneur lors d'une grande cérémonie organisée en sa faveur au grand hôtel Mercure par Nedjma. Ainsi, des chahidate et moudjahidate dont un grand nombre ne font pas beaucoup parler d'elles ont été mises, l'espace d'une matinée, sous les feux de la rampe, elles qui ont vécu la peur, l'injustice et la rudesse du maquis lors de la guerre de l'Indépendance pour servir la mère patrie. Beaucoup ont payé de leur vie pour que l'Algérie reste libre et indépendante.Cette cérémonie, à l'occasion de la Journée internationale de la femme mais aussi du cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie, a permis à Nedjma de rendre hommage à de valeureuses chahidate, à l'exemple de Hassiba Ben Bouali et Malika Gaïd, et aux grandes moudjahidate Louiza Ighil Ahriz, Annie Steiner, Meriem Belmihoub Zerdani, Yamina Charrad, Ouici Aouali et Malika Hadjadj-Aoul. Cette célébration est également un témoignage de reconnaissance à toutes les chahidate et moudjahidate de la glorieuse Guerre de libération nationale pour leurs sacrifices incommensurables et leur noble combat pour la liberté et l'indépendance de l'Algérie.Après avoir écouté l'hymne national et observé une minute de silence à la mémoire des martyrs de la Révolution, M. Joseph Ged, directeur général de Nedjma, a déclaré que l'entreprise qu'il gère «est honorée de distinguer des femmes qui se sont engagées à la fleur de l'âge dans la glorieuse Révolution algérienne en sacrifiant leur jeunesse et leur famille pour que des millions d'Algériens puissent vivre aujourd'hui libres et indépendants. A travers vous, nous rendons hommage à toutes les héroïnes de la Révolution, moudjahidate et chahidate. Des femmes d'exception qui incarnent, à elles seules, le courage, la bravoure, le nationalisme, le patriotisme et le sacrifice pour des idéaux universels de dignité, de liberté et de justice». Une ambiance patriotique a régné tout au long d'une matinée, un laps de temps très court par rapport aux sacrifices consentis par ces moudjahidate et chahidate. L'émotion était à son comble lorsque ces moudjahidate ont pris la parole. Notre attention sera retenue par le témoignage d'Annie Steiner, cette Française qui a choisi de soutenir la cause nationale. Toute humble qu'elle est, elle dira qu'elle est «entourée par des sœurs qui représentent beaucoup pour moi», comme Zahia Khalfallah et Mesli Fadhila, anciennes condamnées à mort présentes à la cérémonie de Nedjma. Annie rappellera, avec émotion, tous les noms des femmes condamnées à mort qu'elle connaît, et le jour où elle a été accueillie par les moudjahidate algériennes à la prison de Barberousse en octobre 1956. «Elles étaient plus jeunes que moi, mais mûres, très mûres, très très mûres… Et c'était cette solidarité extraordinaire qui nous a permis de passer toutes ces années… Une solidarité que vous avez continué à manifester à mon égard jusqu'à aujourd'hui et pour ça, je vous remercie beaucoup.» De la pure simplicité et de l'émotion surtout.Beaucoup d'invités étaient présents à cette cérémonie, à l'exemple de Mustapha Cherif, ancien ambassadeur, Zhour Ouenissi, ancienne ministre, et Zahia Yahi, chef de cabinet du ministre de la Culture… B. A.