Le tirage au sort des éliminatoires combinées de la Coupe d'Afrique des nations et de la Coupe du monde de 2010 n'a pas été clément avec la sélection algérienne de football, placée dans le groupe C en compagnie de l'Egypte, de la Zambie et du Rwanda. En présence de l'Egypte, vainqueur des deux dernières éditions de la CAN, les chances des Verts de faire partie des 32 pays qui animeront le Mondial de 2010 sont très minimes. Même si la sélection nationale s'est nettement améliorée depuis le retour de Rabah Saadane à la barre technique, force est de reconnaître qu'elle ne fait plus le poids devant les ténors du continent. Durant les premiers tours des éliminatoires, les camarades de Gaouaoui ont réalisé un sans-faute à domicile en battant le Liberia, la Gambie et le Sénégal. Ce qui est en vérité une performance si on tient compte des résultats enregistrés sous l'ère Cavalli. Aujourd'hui, le onze algérien semble réapprendre à gagner. Sans la manière. Dans le prochain et déterminant tour, la mission des Verts sera d'autant plus difficile. Il s'agit maintenant pour l'équipe algérienne de passer à un niveau supérieur. Celui de réussir des sorties positives contre les potentiels mondialistes de l'Afrique. La participation au Mondial sud-africain est à ce prix. En termes plus clairs, les victoires acquises à domicile ne garantiront pas une qualification à la Coupe du monde. Il faudrait aller chercher des victoires là où c'est possible. La dernière sortie de l'Algérie contre le Liberia à Monrovia a prouvé combien les Verts manquent d'efficacité et de réalisme devant des sélections largement à leur portée. Si nous enregistrons avec satisfaction la capacité de l'équipe nationale à faire jeu égal à l'extérieur, il reste cependant cette inquiétante stérilité devant la cage adverse. Une stérilité qui justifie, par ailleurs, toutes les appréhensions quant à une qualification au Mondial. C'est manifestement le grand chantier du sélectionneur tenu de trouver la bonne formule pour une efficacité offensive. Nul n'ignore néanmoins que notre football ne produit plus cette race d'attaquants capables de renverser le cours d'une rencontre capitale. Le bilan du dernier tour, en matière de buts inscrits, est éloquent : l'Algérie n'a pas marqué le moindre but en déplacement. La sélection algérienne ne pourra pas compter pendant longtemps sur la solidité de son bloc défensif. Le potentiel adversaire de l'Algérie, notamment en ce qui concerne la qualification au Mondial, ne sera pas exclusivement l'Egypte dont la sélection vit l'une de ses meilleures périodes, comme en témoigne son hégémonie sur le football continental aussi bien chez les sélections nationales que dans les compétitions interclubs. Al Ahly va disputer à titre d'exemple sa sixième finale consécutive dans la Ligue des champions d'Afrique, et des joueurs égyptiens brillent de mille feux sur les terrains européens, à l'image du sociétaire de Wigan, Amr Zaki, convoité par le FC Liverpool. A la lecture du tirage au sort effectué hier à Zurich, on comprend que même la programmation des rencontres, particulièrement durant la phase aller, est théoriquement défavorable à l'Algérie. Avec deux déplacements (Rwanda et Zambie) et un match à domicile contre l'Egypte, nos Fennecs risquent de se perdre au milieu de l'aventure. Le sélectionneur national, Rabah Saadane, saisit manifestement toute la difficulté à laquelle il doit faire face. Il a déclaré à l'issue du tirage que le groupe C est fort. Avant d'ajouter que «l'Egypte est connue pour sa domination du football à l'échelle africaine, notamment au niveau des clubs, la Zambie est une équipe toujours présente dans les compétitions africaines et a terminé en première position lors de la première phase des éliminatoires». A propos du Rwanda, Saadane dira que «c'est la grande surprise du dernier tour. C'est une équipe en nette progression. Elle est très forte chez elle [3-0 contre le Maroc] et a terminé à la 1re place (ex aequo avec le Maroc)». En trouvant l'Egypte sur son chemin, l'Algérie du football s'est éloignée du Mondial. Elle peut se contenter de retrouver la CAN après avoir raté deux éditions. A. Y.