«Les projets de grands transferts hydrauliques dont se prévaut le gouvernement aujourd'hui sont la matérialisation d'un programme visionnaire exprimé dès 1990 par le Pnsd. Les pouvoirs publics n'ont fait que récupérer, à travers les gouvernements successifs, une réflexion scientifique de notre parti pour faire du grand Sud une sorte de paradis terrestre ». Ainsi a parlé, dans la matinée de lundi passé dans la salle de conférences du palais de la culture Malek-Haddad, Taleb Cherif, président du Parti national pour la solidarité et le développement. Cela étant, ledit projet avait en son temps était qualifié de farfelu et son promoteur, le fondateur et premier président du Pnsd, en l'occurrence Rabah Bencharif, taxé, lui, d'illuminé. L'amnésie générale aidant, Taleb Cherif annoncera qu'en cas de succès de son parti la première décision qu'il prendra à l'endroit des jeunes Algériens, exclus du cycle scolaire sera «leur réinsertion obligatoire dans le cadre de l'apprentissage auprès d'artisans et commerçants lesquels, en contrepartie, bénéficieront d'une exemption fiscale et sociale en plus de la prise en charge de la rémunération à hauteur de 9 000 DA de l'apprenti pendant une période de 4 ans». Or, ce mécanisme existe depuis 1981 (loi 81-07). Vraisemblablement pour le président du Pnsd, l'essentiel était d'épater un public, constitué de moins d'une centaine de personnes. Evoquant la jeunesse algérienne, l'orateur affirmera disposer des mesures salvatrices en mesure de lui faire voir autrement les horizons, se désolant dans la foulée du désespoir qui conduit cette même jeunesse à s'immoler, affronter les flots sur des embarcations de fortune jusqu'à la banalisation du suicide, alors qu'en Tunisie l'immolation d'un seul homme a conduit au renversement du régime, pour conclure qu'il «comprend que les Algériens soient devenus indifférents au devoir de voter. Mais il faut aller aux urnes parce que le changement ne viendra que si nos concitoyens le souhaitent ardemment».Insistant toujours sur les qualités des listes proposées par le Pnsd, constituées «de femmes et hommes à la moralité incontestablement saine, des intellectuels, cadres de l'Etat», Taleb Cherif compare avantageusement son parti par rapport aux autres dont il considère que «les candidats pensent plus à leurs intérêts personnels qu'à celui général et d'utilité publique pour lequel est en devoir pour tout élu de l'être». Dans un autre registre, faisant allusion aux responsables des autres formations politiques, il dénoncera une forme de mode récurrente dans le discours qui consiste «à se démarquer des partis islamistes qui font de l'exploitation de la religion un fonds de commerce» pour justement rappeler que nul ne détient le monopole sur les convictions religieuses incontestables des Algériens.Enfin, le Pnsd proposerait selon son président une «troisième voie» en matière de politique économique, une voie médiane entre un système capitaliste exploiteur et un socialisme inhibiteur, qu'il décrit comme un «capitalisme soft», lequel mettrait fin à cette image allégorique «d'un pays disposant d'un sous-sol immensément riche, d'une formidable réserve financière face à une population tragiquement paupérisée», ébranlant dans le même ordre d'idées le sacro-saint taux de chômage à 10% pour le placer, selon les données très sérieuses dont lui dispose, et qui serait de 28%. Pour le chef de file du Parti national pour la solidarité et le développement, «un Etat de droit ne le sera dans les faits que par la séparation des trois pouvoirs : l'exécutif, le législatif et le judiciaire».