«C'est un taux faible qui marquera le prochain scrutin pour le renouvellement de l'Assemblée populaire nationale (APN)», c'est la conviction de Me Hocine Zehouane, président de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (Laddh), qu'il a exprimée hier, lors d'une conférence de presse animée à Alger. «Un paysage politique éclaté, une pléthore de formations, même pas dégrossies, plus de 25 000 candidatures pour 462 sièges à pourvoir et un discours réduit autour de risques de fraude électorale et de la présence d'observateurs étrangers», précise-t-il, dans une déclaration rendue publique à l'occasion, pour argumenter son sentiment. Autant de «prémices évidentes», qui expliquent, à ses yeux, un désintéressement tout aussi manifeste de la part des citoyens. «Si la forme est sauvegardée, dans le fond et sur le plan moral, l'Algérie profonde ne se sent pas concernée par ce scrutin, c'est cela l'essentiel et c'est cela qui me fait peur !», déclare-t-il , avant d'ajouter : «Un discours politique ne s'improvise pas, il procède d'une culture, c'est un phénomène social. Or, à ce jour, on n'a pas cette culture, car l'on n'a pas ouvert la voie à un dispositif réel, qui soumette les gens à l'épreuve des résultats». Et de poursuivre, à travers cet avis : «Que dire de la scène politique électorale, des comportements des prétendants et de leurs cautions à la candidature, des parrainages qui se sont vendus, dans des cafés et des gargotes au plus offrant, des réseaux de racolage et de ramassage de fonds. Quelle déchéance pour l'idéal démocratique et quelle disqualification pour la politique !». Invité à commenter son différend avec l'autre président de la Laddh, Me Mustapha Bouchachi en l'occurrence, son «rival» ne lésinera pas sur les mots pour dire qu'il n'a pas «le même parcours que lui». «C'est un préposé à Aït Ahmed et il n'a pas d'autonomie personnelle !», dira-t-il, avant de relever l'existence, au sein du FFS, d'une «crise dangereuse, pouvant le mener à l'éclatement. Celle-ci est née depuis que le leader historique du parti, Hocine Aït Ahmed, a conclu, l'été dernier, en secret, un deal avec le pouvoir sur le quota qui sera réservé au FFS à l'issue du prochain scrutin. Interrogé, par ailleurs, sur l'élection du nouveau président français, François Hollande, le conférencier a espéré de «meilleurs échanges avec l'Algérie, basés sur la réciprocité et la reconnaissance». M. C.