Photo : M. hacène Par Amirouche Yazid Au siège national du Front des forces socialistes (FFS), les interrogations des cadres du parti ont évolué tout au long de la journée du scrutin. Absent lors du dernier scrutin législatif, le FFS a vécu un jeudi peu ordinaire. Au terme d'une campagne qui l'a vu renouer avec la compétition électorale, le parti d'Aït Ahmed examinait, à l'occasion, son ancrage dans la société. En début d'après-midi, les dirigeants du parti sont à la recherche d'infos sur le taux de participation enregistré au niveau national, avec une attention particulière pour les wilayas du Centre où le parti misait sur des scores positifs. En apprenant que le taux de participation nationale a atteint les 27% aux environs de 16h, le tête de liste d'Alger, Mostefa Bouchachi, annonçait que l'on se dirigerait vers un taux dépassant les 40%. La suite lui donnera raison. Le même responsable, qui se réjouit des premières estimations à Alger, ne cache pas cependant ses appréhensions quant aux informations parvenues de Tizi Ouzou où on signale une faible affluence des électeurs aux bureaux de vote. Les militants du vieux parti d'opposition espéraient encore voir une augmentation du chiffre vers la fin de la journée. Ce qui n'aura pas lieu. Face à une telle déception, l'on s'efforce de rappeler le chiffre, encore plus faible, qui a marqué les législatives précédentes. Rachid Hallet, qui connaît assez le comportement électoral de Tizi Ouzou où il chapeaute la liste du FFS, n'avait pas l'air d'être étonné par le faible taux de participation dans cette wilaya. Il y a eu, par la suite, des appels annonçant des dépassements dans plusieurs bureaux de vote. Empêchée de voter dans la matinée dans un bureau à Belouizdad, la candidate du parti, Hayet Meziani Taihita, revient d'une seconde tentative d'accomplir son droit électoral. Sans succès, son nom ne figure pas sur la liste électorale du centre où elle avait pourtant l'habitude de voter. Déçue de ne pas pouvoir voter, Hayet perd sa lucidité. «Ils m'ont écœuré. Non seulement, ils n'accomplissent pas leur mission, mais ils se permettent de maltraiter des citoyens venus voter. J'ai vu de mes propres yeux comment un agent répondait à une vieille qui ne savait pas où retrouver son nom. Et dire que les officiels invitaient les Algériens à voter. Avec de tels comportements, c'est eux qui renforcent l'abstention», lâchera t-elle avec spontanéité. Les bureaux de vote commençaient à fermer. On fait circuler néanmoins la nouvelle : le ministère de l'Intérieur vient d'autoriser les walis à aller jusqu'à 20 heures. La mesure concerne 543 communes. Des bureaux dans certaines wilayas seront ouverts jusqu'à 20h. Bon ou mauvais signe ? Les avis divergent. Certains estiment que c'est pour permettre aux retardataires de voter et d'augmenter un peu plus le taux. D'autres doutent des intentions des pouvoirs publics «habitués à gonfler les scores des partis du régime». L'opération de vote terminée, tout le monde guettait le moindre indice de résultats. Pour la circonscription d'Alger, les tendances qui venaient des communes, feront naître de l'optimisme chez les militants du FFS.