Les résultats des élections législatives de 2012, s'ils viennent de consacrer le FLN en tant que première force politique du pays, ont néanmoins permis de démontrer un net recul des partis islamistes. Bien que l'alliance de l'Algérie verte, composée des trois partis (MSP, Ennahda et El Islah) a remporté la troisième place, avec 48 sièges sur les 462 sièges que compte la future APN, mais ces résultats restent en deçà de ceux enregistrés lors des élections législatives de 2007, durant lesquelles le MSP, à lui seul, avait gagné 52 sièges. Pis encore, le parti de la Justice et le développement (PJD) de Djaballah qui a remporté 7 sièges, et le front du changement (FC), 4 sièges, ont connu une déroute totale avec des résultats insignifiants par rapport aux prévisions, et surtout les ambitions pré-électorales affichées par les deux nouvelles formations politiques agréées récemment. En attendant les détails des résultats finaux, il est aisé de constater que l'ensemble des partis islamistes soit ceux de l'AAV, le FJD et le FC, ont remporté 59 sièges, soit moins que, le RND a lui seul. L'alliance verte a réalisé un très bon score dans la capitale, où trône le candidat Amar Ghoul, en remportant 13 sièges sur 37 que compte la capitale. Mais cela, reste quand même un net recul que les dirigeants de l'Alliance pour l'Algérie verte ont tenté de justifier par la vaste fraude électorale, dont ils se disent victimes. L'alliance de l'Algérie verte qui avait la veille, prévu de se classer en deuxième position derrière le FLN, avec des prévisions de 80 à 100 sièges. Les partis de l'alliance verte ont affirmé, dans un communiqué signé par Abderrazak Mokri, le directeur de campagne de la coalition, qu'«il y a une grande manipulation des résultats réels annoncés dans les wilayas et une exagération illogique de ces résultats en faveur des partis de l'administration». Les partis ont en ce sens, relevé le fait que les corps constitués ont voté en masse pour les partis de l'administration, en faisant allusion au FLN et au RND. Et de conclure, que cette «pratique finira d'achever ce qui resterait de l'espoir et de la confiance du peuple et expose le peuple à des dangers dont nous n'assumons pas la responsabilité». «Et si cette fraude est reconnue officiellement, nous allons prendre les mesures nécessaires et nous imputerons toute la responsabilité au président de la République», a ajouté l'Alliance de l'Algérie verte (AAV, islamiste). En tout état de cause, vues à travers les résultats de ces partis islamistes, les élections législatives confirment en fait l'exception algérienne, en ce sens, que contrairement aux pays de la région, en Tunisie, au Maroc, en Libye et en Egypte où les partis de la même obédience dirigent les gouvernements, les islamistes algériens ont connu là un sérieux revers. L'Algérie aura connu donc, son printemps, à sa manière, en apportant des démentis aux prédictions pessimistes qui annonçaient le chaos pour ces élections. A. R.