Vers 2 heures du matin, dans la nuit de jeudi à vendredi après la proclamation des résultats dans la commune d'El-Hadjar, une vingtaine d'individus armés de gourdins et de barres de fer se sont attaqués au siège de l'APC et l'ont complètement saccagé. Vitres brisées, portail sorti de ses gonds, bureaux dégradés et micro-ordinateurs jetés par les fenêtres, telle est l'image que renvoie cette institution de la République après le passage de ces énergumènes. Au cours de cet assaut, le vice-président de l'APC qui passait devant le siège après avoir suivi les opérations de dépouillement et de comptage au centre de collecte des urnes, situé à quelques mètres de l'APC, a été pris à partie et n'a dû son salut qu'à ses jambes. Il a dû courir de toutes ses forces pour échapper à ses poursuivants mais malgré cela, il a été blessé par des jets de pierres qui pleuvaient de toutes parts. Selon nos informations ces jeunes devaient être payés par le candidat du FND si celui-ci arrivait en tête à El-Hadjar. Cela n'a pas été le cas même si ces jeunes s'étaient démenés durant toute la campagne pour faire du porte-à-porte auprès des électeurs pour les convaincre de voter pour leur «patron». Furieux, ces derniers s'en sont pris au siège de l'APC, détruisant tout ce qui leur est tombé sous la main. La police qui a réussi hier à arrêter trois d'entre eux, mène encore l'enquête pour identifier toutes les personnes qui ont participé à ces actes de vandalisme gratuits et les traduire devant la justice. Cet incident, le premier du genre à Annaba pendant les élections, repose la question de la sécurité des institutions de l'Etat à des moments où il faut redoubler de vigilance pour préserver la stabilité du pays. Les autres questions qui se posent sont : d'où provient tout l'argent investi dans cette campagne ? Comment a-t-il été utilisé ? Qui sont les bailleurs de fonds ? Est-ce que cela est légal ? Pourquoi a-t-on fermé les yeux quand tout le monde sait que tel ou tel candidat a payé des jeunes pour perturber tel ou tel autre rassemblement ? Autant de questions qui restent en suspens et qui devraient intéresser les décideurs de ce pays pour mettre fin à ces pratiques qui nuisent au processus électoral et à la démocratie.