Photo : Riad De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Hier matin, c'est une véritable bataille rangée opposant pro et anti-Smaïn Kouadria (SG du syndicat d'ArcelorMittal) qui a eu lieu au complexe sidérurgique d'El Hadjar. Selon des témoins, environ une soixantaine de travailleurs des ateliers proches du siège du comité de participation armés de gourdins, de barres de fer et de couteaux, sont venus perturber une réunion tenue par le conseil. Les ouvriers présents s'y sont opposés, la situation dégénérera et très vite on en vint aux mains : les gourdins entrèrent en action et le sang gicla. D'autres employés se sont joints à la bataille et la situation a dégénéré en un affrontement général entre les partisans du secrétaire général du syndicat et ses opposants qui se sont rangés avec le comité de participation. Il a fallu l'intervention des éléments de la Gendarmerie nationale, qui avaient bouclé les lieux, pour séparer les belligérants et rétablir l'ordre. Bilan de cet affrontement : cinq blessés jugés dans un état grave ont été évacués vers le CHU Ibn-Rochd à Annaba. Mardi dernier déjà, la tension entre les deux camps en conflit était montée d'un cran et les insultes pleuvaient de toutes parts, chacun accusant l'autre de trahison et de «détournement» du syndicat de ses objectifs. En réalité, cet affrontement est la conséquence d'un désaccord qui couvait depuis plus de deux mois entre les membres du comité de participation et le secrétaire général du syndicat suite à l'échec de la grève et la reprise du travail, sans pour autant avoir obtenu de l'employeur une seule concession sur la plateforme de revendications. Le comité de participation s'était alors démarqué des objectifs que s'était fixés le syndicat et avait retiré purement et simplement sa confiance au secrétaire général, tout en exigeant sa démission du poste. Smaïn Kouadria, qui avait au départ démissionné suite à la décision de justice enjoignant au syndicat d'appeler à la reprise du travail - décision fortement conseillée et soutenue par l'union territoriale et par la Centrale - était revenu à la tête de l'instance syndicale porté par ses partisans. Ce qui n'a pas été digéré par les membres du comité de participation qui voyaient d'un mauvais œil le retour de ce syndicaliste, dont l'échec était, pour eux, impardonnable. La tension allait crescendo entre les deux parties jusqu'à l'affrontement avec les dégâts que l'on connaît.