Deux anciens présidents du Comité olympique algérien (COA), en l'occurrence Si Mohamed Baghdadi et Abdenour Bekka, également ancien ministre des sport, viennent de s'exprimer sur la crise qui secoue actuellement l'instance olympique. Dans un appel parvenu hier à notre rédaction, les deux personnalités ont invité «les protagonistes à veiller à la bonne entente et à la préparation efficace de nos athlètes, et à résoudre les problèmes pendants, conformément aux dispositions statutaires et réglementaires, sur la base des dispositions de l'article 18 des statuts du COA». Des dispositions statutaires et réglementaires, signalent les auteurs de cet appel, qui consistent en «la convocation d'une assemblée générale». Pour rappel, dix membres du comité exécutif (CE) du COA, sur un ensemble de treize, à leur tête le secrétaire général, Hacen Chikh, qui a été démis de ses fonctions depuis, ont dénoncé publiquement la gestion du président de l'instance olympique, le Pr Rachid Hanifi. Une crise qui éclate à moins de trois mois des JO de Londres. Une manière de procéder, de la part des «contestataires», et surtout un timing, que n'approuvent pas Baghdadi et Bekka. «Dans 100 jours, le monde entier assistera à l'ouverture des JO de Londres. L'opinion publique algérienne, préoccupée par les multiples problèmes qui assaillent notre pays et sa jeunesse, était en droit d'attendre des informations positives sur l'état de préparation de nos athlètes à cette manifestation planétaire., Or, au lieu de cela, elle apprend que le Comité olympique algérien, institution chargée de veiller au bon déroulement de cette préparation, est agité par les vents de la discorde et de la division» indiquent-ils dans leur appel. Pour les deux anciens présidents, le fait que les membres du comité exécutif du COA aient dénoncé la gestion du président de cette instance par le biais d'un communiqué de presse, «sème le trouble et le doute dans l'esprit de l'opinion publique», alors qu'elle «s'attendait à voir l'attention de tous les responsables du sport algérien, à quelque niveau où ils se situent, concentrée sur la préparation de la délégation algérienne et «le plus surprenant, ajoutent-ils, est que ces présidents de fédérations évoquent les dispositions de l'article 18 des statuts du COA, enjoignant au Comité Exécutif de veiller au respect des dispositions statutaires et réglementaires et à l'observation des règles régissant le mouvement olympique et le sport de manière générale». «Pourquoi, alors, avoir recours à un communiqué de presse attentatoire à la bonne préparation de nos athlètes ? Pourquoi ne pas avoir utilisé les voies réglementaires, en demandant la convocation d'une assemblée générale, comme les y incitent les statuts de notre institution», se demandent-ils. En dernier lieu, Abdenour Bekka et Si Mohamed Baghdadi, qui ont été présidents du COA respectivement entre décembre 1983 et mars 1984, pour le premier, et mars 1988 et novembre 1989, pour le second, se sont engagés «à mener, si les parties sont d'accord, une action de médiation, pour aider le COA à sortir de la situation où il se trouve». Cela est d'autant plus utile que la situation risque encore de s'envenimer davantage, suite à la décision des dix membres du CE d'essayer de récolter les signatures des deux tiers des membres de l'assemblée générale nécessaire pour provoquer une AG extraordinaire, dans l'objectif de faire tomber leur président. La crise a comme raison principale la volonté de Rachid Hanifi d'affirmer l'autonomie de l'instance olympique. Celui-ci pointe un doigt accusateur vers les instances du MJS. A. A.