Photo : Riad Par Abdelghani Aïchoun Réagissant au tirage au sort effectué par la FIFA mercredi dernier, suite auquel l'Algérie s'est retrouvée dans le groupe C du troisième tour des éliminatoires jumelées de la CAN–CM 2010, en compagnie de l'Egypte, de la Zambie et du Rwanda, le sélectionneur national Rabah Saadane a déclaré que l'objectif de l'Algérie reste toujours la qualification pour la CAN de l'Angola 2010. Le Mondial n'est finalement, selon cette logique, qu'un objectif «secondaire», si on ose utiliser le terme. Le football algérien est-il, à ce point, décadent pour qu'on entreprenne automatiquement une compétition dans la peau d'un perdant ? La première place est-elle si inaccessible pour les Verts ? Ne pourrait-on pas vaincre l'Egypte, premier favori du groupe ? Pourrions-nous accepter l'idée d'être absents au premier Mondial qui se déroule sur le continent, et peut-être le seul, du moins à cours et moyen terme ? Autant de questions qui laissent les Algériens pantois devant un tel «défaitisme». La qualification au Mondial d'Afrique du Sud 2010 devra être un objectif pour tout Algérien portant dans son cœur les couleurs nationales, celles du maillot des Verts. Si l'Egypte est le champion en titre, rien n'indique qu'elle ne sera pas battue en Algérie. Bien évidemment, pour ce faire, un travail sérieux et sans relâche doit être entrepris. Sans pour autant amoindrir du mérite du groupe, joueurs et entraîneur, qui a arraché la qualification à ce troisième tour, il faut dire que notre équipe n'a pas été décisive à plus d'un titre durant l'étape précédente. Devant un Liberia déjà éliminé, et dans un stade où il y avait à peine quelques centaines de supporters, les Verts n'ont pu l'emporter. Il aura fallu attendre le résultat de l'autre match du groupe pour se qualifier. Il est clair que la «pâte» existe. Des joueurs comme Ziani ou Belhadj, pour ne citer que ces deux-là, sont des valeurs sûres. Mais pour aller en Afrique du Sud dans deux ans, cela ne suffirait pas. La qualification pour le Mondial 2010 doit être un objectif «politique», même si politique et football ne font pas toujours bon ménage aux yeux de certains. L'équipe nationale de football doit faire l'objet de toute l'attention possible. Ce dossier doit être pris en charge par les plus hautes autorités du pays, en premier lieu le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, et ne pas le laisser entre les seules mains des responsables de la Fédération algérienne de football (FAF) qui trouvent déjà des difficultés à s'en sortir avec le championnat qui vit au rythme des «affaires» scabreuses. Ceci est d'autant plus «souhaitable» que la présidence de la République a montré, il y a quelques mois, avec la commémoration du cinquantenaire de la glorieuse équipe du FLN, tout l'intérêt qu'elle porte à la chose footballistique. Tous les moyens devront être mis à la disposition du personnel qui sera en charge de la préparation des Verts pour la compétition : un staff technique élargi et aux compétences avérées, quitte à payer une grosse facture pour l'avoir, des joueurs choisis selon leurs talents et leurs prouesses et non le résultat d'une quelconque logique «équilibriste» ou «ségrégationniste» entre locaux et émigrés, des matches amicaux avec des adversaires de taille et dans des stades aux normes internationales, et beaucoup d'autres paramètres à prendre aussi en considération. En tout état de cause, il faut garder en tête que l'équipe nationale de football est la propriété de tous les Algériens. Et ces derniers n'accepteront pas un autre objectif que celui de se qualifier pour le premier Mondial qui se jouera sur leur continent. Le football est une affaire devenue trop sérieuse. Il devra être traité en tant que telle…