Photo : M. Hacène Par Abdelghani Aïchoun La majorité des présidents des clubs de Ligue 1 et 2 veulent garder le statut de club «professionnel» mais avec moins de contraintes pour ce qui est de la réglementation régissant les Sociétés par actions (SPA). En effet, selon Sofiane Mecheri, le secrétaire général du Forum des clubs professionnels (FCP), par ailleurs premier responsable du RC Kouba, club relégué au Championnat amateur, a indiqué que certains présidents de clubs sont plutôt intéressés par le statut de Sarl (Société à responsabilité limitée), beaucoup moins contraignant. Ainsi, le passage du statut de SPA à celui de Sarl sera évoqué selon toute vraisemblance lors de la réunion tripartite qui va regrouper, le 23 mai prochain, en plus des responsables du FCP, des cadres du MJS (ministère de la Jeunesse et des Sports) et de la LFP (Ligue de football professionnel). Une rencontre consacrée à faire le point sur le processus de la professionnalisation du football national. Il faut dire qu'après deux années de professionnalisme, la majorité des clubs de Ligue 1 et 2 – 32 clubs animant ces deux Championnats se sont constitués en SPA au départ – vivent d'énormes problèmes financiers et risquent même de déclarer faillite si jamais la loi est appliquée avec toute sa vigueur. Bien évidemment, au delà du climat non propice à l'investissement dans le football algérien, l'attitude de beaucoup de dirigeants de ces clubs, qui refusent d'ouvrir le capital des SSPA créées, a aggravé la situation. La majorité des nouvelles entités, avec des statuts de SPA, ont été créées avec le capital minimum d'un million de dinars seulement. C'est le cas notamment de clubs prestigieux tels que la JSK ou le MCA pour ne citer que ces deux- là. Les présidents de club cherchent à bénéficier des avantages du passage au professionnalisme, pour ce qui est de l'arrivée des capitaux, mais tout en restant sur place et sans changer de mode de gestion. Ouvrir le capital de son club signifierait généralement laisser sa place à un autre. Et c'est ce qui dérange le plus les dirigeants actuels qui agissent souvent comme si les clubs qu'ils président étaient un bien personnel. «Vu les difficultés financières auxquelles fait face la quasi-totalité des clubs professionnels en Algérie, nous avons jugé nécessaire de passer au statut de Sarl au lieu de celui du SPA, pour avoir le droit de bénéficier des subventions de l'Etat et des collectivités locales, chose qu'interdit la réglementation en vigueur aux SPA», a déclaré dans ce sens Mecheri qui ajoute : «Actuellement, les subventions en question sont versées dans les comptes des clubs amateurs, dont les activités sont réduites, et du coup, cet argent est utilisé par les clubs professionnels, non sans pour cela créer de l'animosité entre les dirigeants des deux entités». En somme, les dirigeants des clubs professionnels, à défaut de professionnaliser concrètement les équipes qu'ils dirigent, veulent faire en sorte qu'ils bénéficient toujours des subventions de l'Etat.