Coopération accrue entre l'Algérie et le Japon en matière d'énergie renouvelable et des technologies de l'information et de la communication, c'est les TIC au service du durable, de l'énergie verte. Le dernier Forum Asie-arabe sur l'énergie renouvelable, tenu la semaine dernière à Oran, a constitué une belle occasion pour donner davantage de consistance à cette coopération entre les deux pays. Les deux pays passent au concret, donnant naissance au «Web e-learnig system», le partage des ressources, des services et la formation via Internet, c‘est un système dont va bénéficier l'Université des sciences et technologies Mohamed-Boudiaf d'Oran (Usto) dans le cadre de la coopération académique entre les deux pays, c'est un projet qualifié d'important et dont l'annonce a été faite à la faveur du 2e Symposium académique entre les deux pays, organisé dans le sillage du 2e Forum Asie-arabe sur l'énergie durable et du 4e Workshop international sur le programme solaire algéro-japonais. La coopération bilatérale dans le domaine de l'énergie ne date pas d'aujourd'hui, les entreprises nippones sont fortement présentent en Algérie, notamment dans le secteur pétrolier. Le solaire, elles s'y intéressent depuis peu. Le système d'information cité plus haut a été conçu par l'Institut national informatique de Tokyo, il sera intégré dans le projet solaire pour des conférences en ligne et l'échange d'informations scientifiques. Et ce n'est pas tout, les chercheurs et experts présents au forum d'Oran veulent développer la coopération entre universités. Il est ainsi question de créer une représentation du Centre de l'Afrique du Nord et de la Méditerranée pour la recherche et l'enseignement (Canmre), ce sera un institut implanté à Oran, mais qui dépend de l'Université de Tsukuba, de Japon. Ce forum a permis par ailleurs de dégager des travaux en ateliers («économie, sciences sociales et humaines», .«alimentation et agriculture» et «énergie et environnement»), des travaux qui ont débouché sur une série de recommandations. De même, ils ont permis un échange d'information entre experts nippons et algériens fort intéressant, une hauteur de vue appréciée par les universitaires japonais. La teneur de ces travaux était tellement opportune que les experts nippons ont émis le vœu de développer dans certains créneaux des projets de recherche communs. D'ailleurs, une trentaine de chercheurs des deux pays ont mis au point une palette de thèmes de recherche d'intérêt commun. L'atelier sur le projet de la ferme pilote prévue dans la wilaya de Saïda a été débattu, disséqué ; et il a été retenu, aux termes de ces travaux, qu'un programme de formation, au Japon, au profit de jeunes chercheurs algériens, sera établi. Et les universitaires japonais y sont favorables, c'est une nouvelle pierre dans l'édifice de consolide de la coopération académique et technologique entre les deux pays, elle permettra à coup sûr de promouvoir la formation : une dizaine de jeunes doctorants et enseignants vont ainsi suivre une formation au Japon dans les multiples spécialités de l'industrie solaire. Trois établissements au cœur du programme «Sahara Solar Breeder» lancé en janvier 2011 vont bénéficier de cette formation. Il s'agit de l'Université des sciences et technologies Mohamed-Boudiaf d'Oran (Usto), l'Université Dr Moulay-Tahar de Saïda et l'Unité de recherche en énergies renouvelables en milieu saharien (Urerms) d'Adrar. En vue d'augmenter substantiellement l'apport des énergies renouvelables dans la production d'électricité, l'Algérie a mis en avant une nouvelle politique sur les énergies propres, une politique réfléchie, toilettée, à la lumière des développements enregistrés dans le secteur de l'énergie, ces dernières années Elle intervient dans un contexte économique nouveau : érégulation de l'économie nationale, désengagement de l'Etat…. Sonelgaz : le solaire, l'autre défi D'évidence, le recours aux énergies renouvelables est une nécessité et le restera, parce que le renouvelable constitue un substitut sûr aux énergies fossiles, une alternative au pétrole. La direction générale de Sonelgaz s'est engagée dans cette politique. Elle en a fait une de ses priorités primordiales. Le Groupe que dirige Nordine Bouterfa affiche ses ambitions et s'attache à se positionner, en mettant en mouvement des projets consistants, vitaux dans le long terme. Et, les pouvoirs publics ne peuvent pas se passer des services de l'opérateur historique, d'autant plus que Sonelgaz a eu par le passé, à partir de 1994, à s'initier à la production de l'énergie solaire. Mais, la formation de haut niveau, lui manque. Sonelgaz pourrait toujours tirer profit de l'expérience nippone, du programme «Sahara Solar Breeder», tout un plan de développement solaire : un centre de recherche sur les technologies solaires à Oran, à l'Usto, une plateforme technologique à Saïda, qui consiste à réaliser une ferme solaire destinée à produire de l'électricité et a l'acheminer vers le Nord pour alimenter les stations de dessalement, et une usine d'extraction de silicium à Adrar en vue de la conception de panneaux solaires photovoltaïques. Outre la formation, le Japon veut mettre en avant un projet scientifique, celui de l'extraction de silicium du sable algérien et la fabrication de panneaux solaires. Ce projet «sera réalisé dans le cadre de la coopération scientifique entre l'Université de Tokyo et l'Université des sciences et technologies Houari-Boumediene (Usthb)». L'on sait, et c'est prouvé, que le sable du désert algérien renferme 71 % de silicium, une teneur assez intéressant pour un composant incontournable dans la fabrication des panneaux solaires. Le directeur de l'Unité de recherche en énergies renouvelables en milieu saharien (Urerms) d'Adrar, Hamouda Messaoud, a affirmé dans une intervention qu'il a faite lors de ce forum, que cette richesse du sable algérien ainsi que le potentiel solaire du pays ont suscité l'intérêt des universitaires japonais qui souhaitent s'impliquer dans ce programme. En quoi consiste-t-il ce programme ? Il est attendu de produire, à l'échéance 2015, de l'électricité à partir du potentiel solaire et des ressources en silicium du Sahara algérien, un projet entièrement financé par le Japon. L'Université 20-Août 1955 de Skikda qui a participé a la rencontre d'Oran a trouvé durant ce symposium des raisons suffisantes pour suivre l'exemple de l'Usto. En effet, une plateforme à base d'énergies renouvelables y sera installée. Des contacts sont en cours entre l'Université de Skikda et celle de Grenoble (France) dans le cadre du programme «Cmep-Tassili». Une initiative qui devrait faire des émules. Y. S.