Le 21 mai 2003, soit 9 ans jour pour jour, la terre a tremblé à 19h44 sous les pieds des habitants de Boumerdès, bousculant à jamais leur vie et métamorphosant le visage de cette cité, située à 45 km à l'est d'Alger. Aujourd'hui toutefois, n'étaient-ce les chalets encore disséminés à travers la wilaya et les vestiges de quelques vieilles constructions en attente de démolition dans certaines grandes villes, telle Bordj Menaïel, à cause de conflits entre propriétaires, il ne subsiste pratiquement plus aucune trace visible de ce tragique tremblement de terre. Pourtant, la tragédie était de taille : un séisme de 6,8 degrés sur l'échelle de Richter qui avait fait 1 391 morts et 3 444 blessés et des dégâts matériels considérables estimés à plus de 3 milliards de dollars. La catastrophe avait en effet endommagé près de 100 000 habitations, dont plus de 10 000 furent complètement détruites, parallèlement à une multitude d'équipements publics et mobiliers urbains vitaux, dont la destruction avait perturbé, pour quelque temps, le rythme d'une vie normale à Boumerdès. La présence de l'Etat sur le terrain, dès les premières heures du séisme, par la mobilisation de tous les moyens matériels et humains à même d'assurer une prise en charge efficiente et immédiate des sinistrés, allait toutefois atténuer et estomper progressivement toutes les douleurs et les stigmates de la catastrophe. Une enveloppe de plus de 78 milliards de DA avait été dégagée dans l'urgence, à cet égard, pour la prise en charge immédiate des sinistrés. Parallèlement, la wilaya avait bénéficié d'un programme d'urgence conséquent pour la réalisation de 8 000 logements destinés au relogement des sinistrés. La totalité de ce programme a été réceptionnée, à l'exception de 500 unités, dont la livraison est pour «très bientôt», assure-t-on, à cet effet, auprès de la wilaya. Selon la même source, 6 900 familles, dont les habilitations étaient classées dans la catégorie «rouge», ont bénéficié de logements neufs réalisés au titre de ce programme, tandis que 3 300 autres ont été destinataires d'aides financières individuelles. L'Etat a restauré, par ailleurs, 85 738 logements endommagés à des degrés divers, tout en accordant des subventions et aides directes à des sinistrés afin de procéder eux-mêmes à la reconstruction de leurs logements. Pour le seul secteur de l'éducation, qui a accusé des dégâts considérables, l'Etat a pris en charge la réfection de 332 établissements et la reconstruction de 31 autres, ainsi que la réhabilitation de 67 structures universitaires, entre résidences et salles de cours, auxquelles s'ajoutent la reconstruction de la bibliothèque universitaire et des facultés des sciences et de droit. Dans le secteur de la santé, la wilaya a dû reconstruire l'hôpital de Thenia, outre la réfection de 3 hôpitaux, 10 blocs opératoires et 58 centres hospitaliers. Le secteur des travaux publics a été concerné, pour sa part, par la réfection de 10 ouvrages techniques et des ports de Zemmouri et Dellys, outre la restauration de 85 mosquées, la reconstruction de 5 autres, de la maison de la culture de Boumerdès et de 10 centres culturels. Suite à cette catastrophe naturelle, la wilaya de Boumerdès a été classée «zone sismique de 3e degré», fait ayant induit une «réadaptation» de la totalité des projets qui y étaient en cours de réalisation ou en phase de lancement. Selon la direction du Logement et des Equipements publics (Dlep), ce séisme est également à l'origine de la délimitation des zones traversées par une «ligne sismique» et de son épicentre, qui sont désormais pris en considération dans l'élaboration de tous les plans d'aménagement urbain (Pdau) de la wilaya, qui font l'objet de révisions, à ce jour. Au lendemain du séisme, les pouvoirs publics ont mis en place 96 sites au niveau desquels furent installés 15 000 chalets destinés à l'accueil provisoire de près de 15 000 familles sinistrées. APS