Photo : S. Zoheir Par Mekioussa Chekir La nouvelle Assemblée populaire nationale (APN), issue du scrutin du 10 mai dernier, sera installée ce matin, soit 48 heures après que le Conseil constitutionnel eut rendu définitivement son verdict au sujet des recours qui lui ont été introduits. A l'issue de ces résultats, des formations politiques ont vu le nombre de leurs députés réduit au moment ou d'autres ont été, en revanche, renforcés, le Conseil ayant jugé recevables leurs recours. Le Front de libération nationale (FLN) a ainsi perdu 13 sièges, ne conservant que 208 sur les 221 dont il était initialement crédité sur un total de 462 sièges. L'Assemblée sortante étant dotée de 389 sièges. Lors de la précédente législature, l'ex-parti unique détenait 136 sièges, et détenait la majorité parlementaire avec le Rassemblement national démocratique (RND) et le Mouvement de la société pour la paix (MSP), coalisés dans «l'Alliance présidentielle». Pour cette législature qui entamera son mandat dès ce matin, le parti du FLN demeure, tout de même, le grand vainqueur des dernières législatives devançant de loin, et même seul, les 26 autres partis siégeant à la Chambre basse du Parlement. Il frôle pour ainsi dire la majorité absolue, qu'il pourrait détenir dans le cas d'une coalition avec le parti le mieux indiqué pour ce faire, le RND. Si ces législatives ont été marquées par un retour en force de l'ex-parti unique, un retour du reste largement contesté par l'opposition, il n'en demeure pas moins que ce dernier a également marqué l'actualité à travers la crise interne qui l'agitait et continue de le faire, depuis de longs mois. A la veille de cette échéance électorale, d'aucuns avaient prédit l'implosion du parti ou, tout au moins, l'éviction de son secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem. Cet objectif clairement avoué par l'aile dissidente du parti a jusque-là été retardé et même la «victoire», pour le moins controversée, du parti aux dernières législatives n'a pas empêché les frondeurs, dirigés par Salah Goudjil, de revenir à la charge après la proclamation des résultats. Cela, au moment où certains observateurs s'attendaient à ce que le vent de la contestation baisse avec la victoire proclamée et consacrée du FLN. C'est ainsi que les opposants à Belkhadem se sont retrouvés autour d'une réunion extraordinaire du Comité central (CC), le 19 mai dernier, pour réitérer leur exigence de destituer le chef du FLN, lequel non seulement les défie mais leur promet des sanctions. Un bras de fer qui ne semble pas vouloir prendre fin et dont l'issue reste inconnue et qui promet d'autres rebondissements à l'occasion de la session ordinaire du CC, prévue à la mi-juin.