L'affaire des avions de chasse MIG 29 «défectueux», acquis par l'Algérie auprès de la Russie, revient au devant de la scène, suite à la condamnation de trois PDG de sociétés russes, ayant fourni des pièces détachées usagées,par le tribunal de Moscou. Il s'agit du PDG d'une société russe, fournisseur de pièces détachées usagées pour des avions de chasse MIG-29 destinés à l'Algérie, ainsi que des PDG de deux autres compagnies russes, impliquées dans ces fraudes. Sergueï Sobolev, qui est le patron de la société ATK Dvijenié, basée à Moscou, ayant fourni des systèmes de lancement de moteurs APD-88 pour des MIG-29 destinés, en 2006-2007, à l'Algérie, a été condamné à cinq ans de prison ferme pour «escroquerie à grande échelle», hier, par un tribunal de Moscou. Il avait créé une société intermédiaire, InTekh, à travers laquelle il avait fourni des pièces détachées de mauvaise qualité. Sergueï Sobolev, qui n'a jamais reconnu sa culpabilité, s'est dit victime d'une fraude de la part d'intermédiaires. Par ailleurs, les PDG de deux autres compagnies russes, Mikhaïl Jevaguine (Volga Avia-service), et Sergueï Krouglenkov (SNK-Plus), le seul des trois PDG à avoir reconnu sa culpabilité, impliquées dans ces fraudes, ont été condamnés à payer des amendes, respectivement de 500 000 roubles (12 500 euros) et 200 000 roubles (5 000 euros), précise-t-on. Ces verdicts viennent se greffer sur d'autres condamnations de PDG de compagnies russes, reconnus coupables d'avoir fourni des pièces détachées usagées pour des avions de chasse MIG. En mai 2011, l'ex-PDG Moussaïl Ismaïlov, de l'usine Aviaremsnab, qui avait fourni des pièces détachées de MIG, fabriquées entre 1982 et 1996 et usagées en les présentant comme neuves dans des documents falsifiés, avait déjà été condamné à sept ans et demi de prison ferme. Le PDG d'une autre entreprise russe, Aviatechnoservis, Vladimir Borissov, avait été condamné à trois ans et dix mois de prison ferme dans le même dossier. L'affaire des MIG 29 avait éclaté en 2007, à la veille de la visite du président Abdelaziz Bouteflika à Moscou, lorsque l'Algérie avait retourné quinze chasseurs MIG 29 SMT, acquis en 2006 auprès de la Russie dans le cadre d'un contrat de vente de 34 avions de chasse du même type, d'un montant de 1,3 milliard de dollars, signé en mars 2006, arguant de nombreux défauts de fabrication. Après la décision d'Alger de renoncer à cette commande, une enquête contre le fournisseur a été ouverte en septembre 2009.Le ministère russe de la Défense a, ensuite, avoué qu'environ 200 chasseurs MIG 29, soit près d'un tiers du parc des avions de chasse en Russie, sont incapables non seulement d'accomplir des missions de combat, mais aussi tout simplement de décoller, selon le quotidien Kommersant. Des révélations qui ont conforté la position algérienne à ce sujet. Et, pour clore cet incident, la Russie a proposé de reprendre, en tant que paiement pour les chasseurs, les vieux MIG 29 (36 appareils) achetés jadis par l'Algérie à l'Ukraine et à la Biélorussie et déjà exploités par les forces aériennes algériennes. A rappeler, que l'Algérie a passé un important contrat d'armement d'un montant de 7,5 milliards USD, dans le cadre de la reconversion de la dette algérienne évaluée à 4,7 milliards USD. Ce contrat portait sur l'acquisition par l'Algérie de 28 chasseurs Su-30MKI (A), 34 MIG 29 SMT, 16 avions-écoles Iak-130, quatre systèmes de missiles sol-air S-300PMU-2, 38 missiles sol-air Pantsyr et 185 chars T-90C. A. R.