Le football algérien se caractérise par l'instabilité et ne retrouvera le niveau mondial que lorsque «l'assise de l'équipe nationale émanera du championnat d'Algérie», a estimé, dimanche dernier à Sétif, l'entraîneur national, Rabah Saadane, invité du forum de la cellule de communication de la wilaya de Sétif. Il a souligné que l'incapacité du coach de disposer de ses éléments et d'organiser des stages et des regroupements de moyenne ou de longue durée «ne peuvent permettre de progresser au même rythme que d'autres nations». Il a cité, dans ce contexte, «les pays voisins dont l'un vient de réussir à placer deux de ses clubs en finale de la CAF et, surtout, l'Egypte, dont le club phare, le Ahly, disputera sa 4e finale consécutive de Ligue des champions africains». L'Egypte «a prévu d'arrêter son championnat en décembre ou en janvier prochains pour parfaire les automatismes du groupe, faire cohabiter les joueurs, bref, pour travailler davantage et progresser alors que chez nous, c'est impensable parce que nous dépendons des clubs étrangers où évoluent la plupart de nos internationaux», a souligné Saadane. L'entraîneur national a estimé que l'instabilité qui caractérise les effectifs des clubs locaux constitue un frein pour la progression d'un joueur évoluant en Algérie, quelle que soit sa valeur. «Avant la fin des qualifications du second tour, avant même le match contre le Sénégal à Blida, j'avais dit que l'on gagne ou que l'on perde, le football algérien est en crise», a encore ajouté Saadane. Le travail accompli jusqu'à présent, le parcours des Verts durant le 2e tour de ces éliminatoires, ponctué notamment par le bond spectaculaire dans le classement mensuel de la FIFA, «ne doivent pas nous faire oublier la vérité», a-t-il précisé. Une prochaine rencontre avec le bureau fédéral servira, espère le coach national, à tracer un programme pour l'année prochaine, à aplanir les difficultés qui subsistent encore aux plans de l'organisation et des moyens, en vue d'entamer la dernière ligne droite des éliminatoires dans les meilleures conditions possibles. L'entraîneur national regrette toutefois le peu de matches amicaux de préparation. «En plus d'une rencontre face au Mali en novembre prochain, nous n'aurons que deux matches amicaux en 2009, des matches qui précéderont chacun trois rencontres officielles, c'est beaucoup trop pour bien travailler», a-t-il déploré. A une question relative aux objectifs concrets qu'il a tracés pour les éliminatoires, Rabah Saadane ne s'est pas voilé la face : «En étant honnête, réaliste et au vu des conditions actuelles, l'objectif est une qualification à la CAN d'abord, il ne faut surtout pas focaliser sur l'Egypte. La Zambie et le Rwanda ont montré ce qu'ils valaient face au Maroc.»