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Les espaces verts à Alger, un abandon systématique et volontaire
Insécurité, manque d'entretien et absence de projets d'aménagement
Publié dans La Tribune le 12 - 06 - 2012


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Photo : M. Hacène
Par Karima Mokrani
Alger, un véritable chantier. Et cela dure depuis des années. Les travaux n'en finissent pas et avec eux, les désagréments causés aux populations des différentes localités de la ville. Au quotidien, les habitants sont mis à l'épreuve.
Des travaux qui n'en finissent pas
Attirés par les avantages qu'offre la ville, particulièrement la Capitale, des citoyens de toutes les wilayas du pays arrivent en grand nombre. Chefs d'entreprise, petits fonctionnaires, étudiants…et demandeurs d'emploi renforcent les rangs des résidents. Les pouvoirs publics lancent alors des projets d'infrastructures routières et de construction de logements et d'établissements éducatifs et de santé pour contenir le flux. Ils sont appuyés dans leur action et leur politique par le chef de l'Etat qui en est lui-même l'ordonnateur. Ces actions sont surtout favorisées par une bonne manne financière provenant essentiellement des hydrocarbures. Comme aiment le répéter les ministres et autres représentants de l'Etat, l'Algérie ne manque pas d'argent: «nous n'avons pas de problème d'argent». La ressource financière ne fait pas défaut mais le savoir-faire et le savoir être si. Ce qui est à plaindre, c'est surtout de voir se rétrécir la superficie de la Capitale malgré les nombreuses extensions routières et autres réalisations sensées améliorer son image. C'est justement parce que ces nouvelles réalisations sont effectuées, en grande partie, sur des terres agricoles, des espaces verts et d'autres espaces faisant autrefois le charme de la ville. «Ils n'ont rien laissé du foncier agricole. Il n'y a plus d'espaces verts…Le béton a consumé nos terres et notre verdure», s'insurgent des habitants des communes de la périphérie d'Alger. A Bordj El Kiffan, les habitants affirment respirer de la poussière au lieu de l'air. Leurs enfants et les personnes âgées souffrent de nombreuses maladies respiratoires. «Le tramway, c'est une bonne chose pour tout le monde mais les travaux traînent. Nous le payons cher…», lance un homme, la soixantaine, au lieudit «Bateau Cassé». Là, des montagnes de remblai et une intense activité de camions et de bulldozers indiquent la poursuite des travaux du tramway. «Ça va aller jusqu'à Kahwet Chergui», explique un autre habitant. Derrière le chantier du tramway, s'impose une grande forêt. La Forêt «Ben Merad», indique une plaque de couleur verte. «N'essayez pas de rentrer, c'est plein de clochards…des ivrognes et des SDF. Ce n'est pas un endroit pour les familles», insiste un ouvrier. Personne pour s'occuper de la forêt et surtout pas en ce moment à cause des travaux du tramway. Pourtant, c'est un ensemble de grands arbres qui auraient pu faire la joie et la fierté des habitants. Un espace de détente et de loisirs pour tous. «Ni les autorités publiques ni les citoyens n'agissent dans ce sens. C'est le laisser aller total… », affirme une femme. Et celle-ci de faire remarquer qu'il n'y a pas d'espaces verts et de jardins publics dans la commune: «y en a quelques uns mais ceux là sont petits et eux aussi sont à l'abandon. Ni l'APC ni l'Edeval ne s'en occupe…Heureusement pour nous qu'il y a la petite fraîcheur qui nous vient de la mer, de temps à autre».

Laisser aller et détachement
Toujours dans la même commune, à quelques centaines de mètres du lieudit «Bateau cassé», tout un espace de terre est occupé par des voitures à vendre. C'est mentionné sur la vitre de chacune d'elle, avec des numéros de téléphone pour contacter le propriétaire. «Un show-room sur un trottoir», affirme, à la fois avec ironie et indignation, un habitant. A d'autres centaines de mètres de cet endroit se trouve un terrain vague, pas trop grand, qui aurait pu faire office d'espace vert ou de jardin public. L'espace est à l'abandon. Pas de propriétaire officiel pour prétendre à un quelconque droit de gérance. En attendant que ce dernier se manifeste, des jeunes l'utilisent comme stade de football. «C'est mieux que d'être le lieu de rencontre des ivrognes», commente une autre femme. Et un homme de lancer: «c'est mieux que de devenir une delalla». L'espace où se regroupent habituellement des vendeurs et des acheteurs de l'or, en majorité des femmes et des jeunes. Et c'est le cas justement du jardin public «Saïd Touati», dans la commune de Ruisseau. «Que voulez-vous acheter ? Que voulez-vous vendre ? Les prix augmentent…» ne cessent de répéter des jeunes à l'entrée du jardin, ne laissant pas à la personne désirant y accéder, le temps de s'expliquer sur les raisons de son passage. Le beau jardin public «Saïd Touati» n'est plus au service des familles et des enfants mais seulement des vendeurs et des vendeuses de l'or au noir. Personne ne rentre…même pas les ivrognes et les SDF qui, habituellement, faisaient la loi dans cet endroit. A Alger-centre, la situation est bien meilleure que partout ailleurs dans la Capitale. L'Edeval est à cheval et fait un travail remarquable en matière d'entretien des arbres et de tout ce qui est verdure. Aussi, des agents de sécurité veillent sur le maintien de l'ordre dans ces lieux mais seulement la journée. La nuit tombée, c'est l'insécurité qui y règne. «C'est trop risqué de faire un passage par ici le soir venu. Surtout pour les femmes. C'est plein de voyous et de gens agressifs» affirme des jeunes, à l'entrée du jardin «L'horloge florale». Rien n'est fait pour assurer la sécurité des lieux après les heures de travail administratifs, c'est la règle appliquée soigneusement par les services de l'APC d'Alger-centre.
Au square Sofia, c'est une femme qui assure ce travail pour sa propre sécurité à elle. Elle s'appelle «Khalti Zahra». C'est ainsi que l'appellent ceux qui font de ce jardin leur espace de détente ou carrément leur refuge. La plupart, des sans abris, des ivrognes et des jeunes toxicomanes. Agée de moins de 50 ans, la femme sait faire montre d'écoute lorsque ces hommes et ces femmes, de différents âges, l'abordent. Très souvent, c'est elle qui les aborde. Elle n'est ni psychologue ni assistance sociale ni agent de l'APC. Elle aussi vit dans la rue, elle et ses trois enfants jusqu'à quelques années mais aujourd'hui avec un seul enfant. Les deux autres sont au centre SOS de Draria. «Khalti Zahra» vit dans le jardin, elle y passe ses nuits. Pas dans une maison, pas dans une baraque mais carrément sur le sol. Et si elle a tissé des liens avec les autres visiteurs du jardin, c'est avant tout pour son bien à elle et son enfant. Seuls les deux restent la nuit à l'intérieur même du square Sofia. 22 années d'errance qui lui ont appris à user de la bonne parole pour se prémunir contre le danger. Elle est aussi une «bagarreuse» quand c'est nécessaire. Elle se défend à sa manière, raconte un agent.

Discorde et pression
En somme, assure la femme et les employés, contrairement à l'autre jardin «Horloge florale», il y a une certaine sécurité au square Sofia. Reste qu'un autre problème persiste depuis un certain temps et risque de perturber sérieusement le fonctionnement de cet espace public. «L'APC m'oblige à payer 11 000 DA par moi. C'est inadmissible...», dénonce le gérant des toilettes publiques qui se trouvent à l'intérieur du square. L'homme risque de fermer boutique…et l'APC récupérer son bien pour le transformer et le gérer à sa manière.


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