[image] Photo : Sahel Par Samir Azzoug Quand on place ses enfants ou sa famille à l'intérieur de son véhicule, imagine-t-on, un instant en tournant la clé de contact, les conduire à la morgue ? Pourtant, les routes algériennes restent des mouroirs à ciel ouvert. Le véhicule est le moyen de transport le plus meurtrier. Une moyenne de 4 000 morts par an pour une population de 36 millions d'habitants et un parc automobile de quatre millions de véhicules. Le dernier bilan des accidents en zones urbaines, révélé par la Direction générale de la sureté nationale (Dgsn) fait état de 221 morts et 6 918 blessés du 1er janvier au 31 mai 2012. Dans son communiqué repris par l'APS, la Dgsn indique que le nombre de décès a baissé (- 61) par rapport à la même période de l'année précédente. S'en est presque une bonne nouvelle, si ce n'est que l'hécatombe routière se poursuit toujours. Presque chaque jour, des drames liés à la route sont vécus par les familles et rapportés à longueur de colonnes dans la presse nationale. L'Algérie est classée 4e au rang mondial des accidents de la circulation. À plusieurs reprises, le code de la route a été modifié en renforçant davantage les mesures répressives contre les conducteurs indélicats ou délinquants. Car, c'est surtout de cela qu'il s'agit : la délinquance routière. Selon le bilan de la Dgsn, le facteur humain reste la première cause de ce carnage. 5 672 cas des accidents corporels enregistrés sont dus à la «négligence des usagers de la route pour la même période» rapporte l'APS. Pourtant, le contrôle routier se fait plus dissuasif depuis quelques mois, particulièrement durant la saison estivale qui détient le triste record annuel des accidents. Ainsi, révèle la Dgsn, en matière de lutte contre l'insécurité routière, la police a fait état de 24 816 délits routiers, 8 211 infractions de coordination, 21 830 immobilisations, 7 195 mises en fourrière, 283 867 amendes forfaitaires et 51 399 cas de retraits de permis durant la période du 1er janvier au 31 mai 2012. Il reste qu'en matière de lutte contre la délinquance routière, les services de sécurité devraient penser à un moyen pour prendre en flagrants délits les chauffards adeptes de conduite dangereuse. Des véhicules mobiles qui traquent les dépassements dangereux, le slalom entre les lignes et autres non respect des distances de sécurité. Des pratiques qu'un barrage fixe ou itinérant ne saurait dénicher. Car, le plus dangereux n'est pas le fait de sanctionner un conducteur pour un contrôle technique invalide, ou un feu qui ne clignote pas, mais bien ce genre de rodéo que les automobilistes voient quotidiennement sur les routes. Il est toutefois bon de noter, que les premières victimes des accidents de la circulation restent à plus de 70% des jeunes de moins de 40 ans. En attendant la mise en place du permis à point et une politique de sensibilisation agressive dans les écoles, les médias, les auto-écoles et autres, il faut se dire que nul n'est à l'abri dans son véhicule. Un accident ça n'arrive pas qu'aux autres.