[image] Synthèse de Ghada Hamrouche Le chef des observateurs de l'ONU en Syrie, le général Robert Mood, a annoncé hier la suspension de leur mission en raison de la multiplication de la violence croissante dans le pays. «En raison de l'intensification de la violence armée ces dix derniers jours (...) et des hauts risques encourus, la mission des observateurs de l'ONU suspend ses activités. Les observateurs arrêteront de patrouiller jusqu'à nouvel ordre. Les contacts avec les parties seront restreints», déclare le général Mood dans un communiqué publié dans la même journée. «L'absence de volonté des deux parties (gouvernement et opposition) pour parvenir à une transition pacifique, et la poussée vers les (solutions) militaires accroissent les pertes: des civils innocents, hommes, femmes et enfants sont tués tous les jours. Cela augmente aussi les risques que prennent les observateurs», explique le général norvégien. La mission de l'ONU a été déployée en avril en Syrie pour superviser un cessez-le-feu, préconisé par le plan de sortie de crise de l'émissaire international Kofi Annan, qui n'a jamais été respecté. «L'escalade de la violence limite notre capacité à observer, vérifier et rapporter les faits et aussi à aider à engager un dialogue local» entre les parties, ajoute le général. «La suspension des activités de cette mission sera revue quotidiennement. Les activités reprendront quand nous estimerons que la situation sera adéquate», selon ledit communiqué. «Nous sommes prêts à travailler avec toutes les parties pour aider à mettre fin à la violence et à promouvoir un dialogue politique. Reprendre nos opérations demeure notre objectif», a assuré le général Mood. À plusieurs reprises, les observateurs de l'ONU déployés en Syrie ont indiqué avoir été empêchés de se rendre dans certaines régions et avoir été pris pour cible dans leur mission. Après cette annonce, le chef du bureau politique du Conseil national syrien (CNS), Burhan Ghalioun, a appelé, à partir d'Istanbul hier, à déployer des Casques bleus en Syrie. «Aujourd'hui, il est clair qu'on ne peut pas compter sur des observateurs désarmés, il faut envoyer en Syrie des Casques bleus, une mission plus nombreuse et capable de se protéger contre la violence de ce régime du président Bachar al-Assad», a déclaré l'ancien président du CNS à des journalistes à Istanbul. Selon un bilan de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (Osdh) datant de jeudi, les violences ont fait au moins 3 353 morts depuis le 12 avril, date d'entrée en vigueur officielle du cessez-le-feu que les observateurs étaient censés surveiller. Quinze mois après le début de la contestation pacifique qui s'est transformée en guerre civile, au fil des mois, la communauté internationale reste toujours divisée sur les moyens d'arrêter le bain de sang qui a fait au total plus de 14 400 morts, en majorité des civils, selon l'Osdh.