Photo : M. Hacène Par Adel Bounaceur Cet été, du 27 juillet au 12 août, auront lieux les JO de Londres et, bien évidemment, des Algériens participeront à l'évènement. On pense, en premier lieu, aux sportifs en compétition, comme les pugilistes, mais aussi à ceux qui seront là-bas pour apprendre. Dans tous les cas, c'est une expérience qui mérite la médaille d'or. «A Londres, les Algériens vont essayer de choper des places sur le podium», promettent les qualifiés. «Parce que nous ne voulons pas aller à Londres pour faire de la figuration. Nous y allons pour ramener une médaille». Au pied du podium, à Londres, les Algériens veulent prendre leur revanche. «Ça aurait été extrêmement douloureux de ne pas y aller et de démonter toute la préparation prévue», affirme Abdelhafid Benchebla, nettement battu par les arbitres et les juges, qui ont favorisé les Japonais. Sur l'olympiade, nous avons fait des belles choses. Ce collectif mérite une belle fin, à Londres. Alors que ce tournoi s'annonçait épineux, les Algériens, même sans expérience, se sont facilité la tâche. A première vue, on peut dire que les stages ont été satisfaisants, même si le niveau des joueurs présents n'était pas similaire. Il y avait des éléments nouveaux, des anciens, ceux qui sont jeunes et frais, d'autres fatigués. Il y a des athlètes qui stagnent, d'autres qui assurent, comme les boxeurs. On parlera aussi de l'athlétisme, auteur d'une saison moyenne, mais qui a le métier pour se reprendre et retrouver le top de la forme. Les stages et les meetings ont permis aux différents coaches d'avoir une idée significative. Ils ont travaillé sérieusement l'image de marque des qualifiés et des performances. Ils iront à Londres avec la concentration maximale. Il faudra faire attention aux moindres détails sur la compétition. Certains n'ont peut-être pas les moyens de gagner contre ces gros calibres, mais nous avons les moyens d'évoluer correctement et avec les honneurs. Ce qui est sûr, c'est que ça va être complètement différent de ce que nous avons vu en Championnat d'Afrique. Nos sélectionnés vont se produire devant des sélections blindées, intraitables et qui jouent avec des convictions renforcées. Mais nos représentants seront plus dangereux, en jouant la transition et en vitesse. Ils doivent, alors, améliorer leur technique et défense, car c'est le seul moyen de marquer des points. Ils auront beaucoup plus de possibilités au fil des rounds, pourvu que le tirage au sort soit clément et leur évite les gros morceaux. Ils auront une forte pression sur les épaules, même si ce n'est pas clair et affiché. C'est que les athlètes ont peur de ne pas être à la hauteur aux JO. C'est-à-dire qu'ils ne veulent pas faire de la figuration, ou essuyer des défaites au premier tour. C'est pourquoi ils vont essayer de se préparer dans la joie, avec beaucoup de concentration par exemple. C'est un stress dur à gérer. Les pugilistes algériens vont essayer de poursuivre leur moisson aux JO Tous les boxeurs ont un CV qui en dit long. Abdelhafid Benchebla (26 ans), Champion du monde WSB en 2011 et quart de finaliste aux derniers Jeux Olympiques (Pékin 2008), est notamment le premier boxeur africain à avoir décroché la qualification aux JO-2012. L'enfant de Boumerdès va participer, cet été, à ses deuxièmes Jeux olympiques. Quant à Chouaïb Bouloudinet et aux autres, ils verront pour la première fois les anneaux, la flamme. La première et (probablement) la dernière. Ils peuvent prétendre au professionnalisme. Donc, Benchebla et autres veulent finir en apothéose. Double Champion d'Afrique en titre, le pugiliste algérien a remporté des médailles en vermeil. Il connaît la sensation, mais pas celle des Jeux olympiques : «Quand on entend Kassamen sur la plus haute marche du podium, c'est fantastique». Un privilège que n'a pas vécu Abdelhafid. Ce qui n'empêche pas les souvenirs. Pour sa première sélection, l'athlète avait 21 ans et ça s'était décidé au dernier moment. «Je n'étais sûrement pas prêt. Je suis parti à l'autre bout de l'Afrique. C'était un long voyage. En plus, c'était seulement mon premier gros championnat. Je ne savais pas trop où j'étais», s'amuse celui qui, cinq ans plus tard, atteindra les quarts de finale à Pékin ! Les Jeux? «Un événement grandiose. Et encore, le mot n'est pas assez fort». Le puncheur algérien ne dit pas autre chose. Qui se souvient de ses premières longueurs sur les rings de Boumerdès, à ses débuts ? «A ce moment-là, on a la trouille, on reste perplexe». Le boxeur était pourtant bien entouré. «Nous étions nombreux à participer et nous avons récolté des médailles. C'était incroyable !» Pour ses premiers JO, le pugiliste algérien avait raté une médaille de bronze, par la faute des arbitres partiaux. Une expérience qu'il va bonifier quatre ans après, avec une médaille d'or, ou d'argent à Londres. Un incroyable palmarès, dont les dernières lignes sont à écrire à Londres. «Vous savez, quand on a goûté à l'or, les autres métaux ont un goût fade. On se bat pour ça. Rien que pour être premier». C'est le côté extraordinaire de l'événement. Rien ne peut égaler les Jeux olympiques. Ni les Championnats du monde, ni même les records planétaires... S'il y a une discipline, donc, qui pourrait nous valoir des satisfactions aux Jeux olympiques de Londres, c'est bien la boxe. En effet, huit pugilistes représenteront l'Algérie à ces joutes mondiales. II s'agit de Mohamed Flissi (49 kg), Samir Brahimi (52 kg), Mohamed Amine Ouadahi (57 kg), Abdelkader Chadi (60 kg), Lyés Abbadi (69 kg), Abdelmalek Rahou (75 kg), Abdelhafid Benchebla (81 kg) et Chouaïb Bouloudinat (91 kg). En fait, ces huit boxeurs ont tous une chance de décrocher des médailles, puisqu'ils ont le potentiel pour le faire. C'est l'avis de tous les connaisseurs, à leur tête le président de la Fédération algérienne de boxe, le Docteur Abdellah Bessalem, qui l'a confirmé lors d'une conférence de presse. Il a déclaré qu'il attend beaucoup de la boxe algérienne, qui a de fortes chances de décrocher une, voire deux médailles à Londres, puisque les pugilistes algériens ont du potentiel. Cependant, il ne faut pas oublier, aussi, que l'Algérie est le triple Champion d'Afrique et le pays qui a qualifié le plus grand nombre de boxeurs au monde, après bien sûr le Kazakhstan représenté par 9 boxeurs.