Une commission mixte regroupant les ministères du Commerce et de l'Agriculture ainsi que les Douanes a été installée pour approvisionner et contrôler le marché durant le mois de Ramadhan. Dans une déclaration à l'APS, le directeur du contrôle des pratiques commerciales au ministère, M. Abdelhamid Chibani a assuré que les fruits et légumes seraient ainsi disponibles à «des prix acceptables» durant le mois sacré qui coïncide, de surcroît, avec l'été, saison de disponibilité de ces produits agricoles. Le même constat d'abondance est fait pour le blé tendre et le blé dur grâce à une bonne saison céréalière, affirme M. Chibani selon lequel les autorités concernées avaient donné des instructions à l'Office algérien interprofessionnel des céréales (Oaic) pour l'importation de 9 000 tonnes de pois chiches, dont 3 000 tonnes sont déjà au port d'Alger, en vue de faire face à la forte demande sur ce produit pendant cette période. Concernant les produits d'épicerie tels que le sucre et l'huile, ce cadre a affirmé que les stocks couvraient largement la demande attendue durant le mois de Ramadhan et le reste de l'année. Pour la poudre de lait, les besoins mensuels sont évalués à 12 000 tonnes pour des réserves de 14 000 tonnes, sans compter la production du groupe Giplait qui s'élève à 75 millions de litres. «Toutes les laiteries ont eu leurs quotas de poudre de lait pour répondre à la demande durant ce mois sacré», a affirmé pour sa part, le directeur du développement et de la régulation des produits agricoles au ministère de l'Agriculture et du Développement rural, M. Youcef Redjam Khodja. Ce dernier assure que ces quantités de poudre pourront couvrir la demande jusqu'au mois de septembre prochain. C'est le cas aussi, selon le même responsable, des minoteries et des semouleries qui sont approvisionnées en matières premières. Comme chaque année, la production locale des viandes rouges sera quant à elle soutenue par des opérations d'importation et, pour la première fois, l'importation de viande ovine. Le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, avait indiqué que quelque 10 000 tonnes de viande congelée avaient été importées pour les mois de juillet et août, tout en assurant que la viande ovine importée serait disponible cette année. Concernant la viande blanche, les prix ont déjà pris l'«ascenseur» à quelques jours du mois de Ramadhan. Cela est dû, selon M. Redjam, à des rétentions exercées par les producteurs dans le but d'engranger des bénéfices illicites lorsque la demande atteindra des pics durant les premiers jours de jeûne. Pour atténuer la surchauffe, les pouvoirs publics ont créé un stock d'environ 10 000 tonnes de poulet congelé dans le cadre du système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac). Le produit sera écoulé à un prix de 250 DA/KG. S'agissant du dispositif de contrôle durant ce mois, le responsable central du contrôle des pratiques commerciales, M. Chibani, a confirmé la mobilisation de 6 000 agents à l'échelle nationale pour assurer le contrôle des marchés et les pratiques commerciales et veiller à l'hygiène des lieux et à la conformité des produits. Le contrôle des pratiques commerciales cible principalement tous les prix réglementés et la lutte contre la spéculation et la rétention des stocks, explique-t-il, précisant qu'«en cas d'infraction ou de manœuvre spéculative, les opérateurs économiques concernés sont passibles de sanctions allant de la saisie des produits jusqu'à la fermeture des locaux et la poursuite judiciaire». Ce contrôle vise également tout changement d'activité sans titre légal, notamment pour produire et vendre les friandises traditionnelles, spécifiques au mois de Ramadhan. Concernant le contrôle de la conformité des produits, qui a pour but de préserver et de protéger la santé du consommateur, il est prévu qu'il soit orienté vers les exigences de respect des conditions d'hygiène et de la chaîne de froid pendant cette période de grandes chaleurs. Par ailleurs, ce responsable a affirmé que le ministère accordait, également, une grande importance à la sensibilisation des consommateurs quant à l'hygiène, la conformité des produits et la rationalisation de la consommation surtout pendant les premiers jours du mois de jeûne, à travers le contact direct ou par l'intermédiaire des associations de protection des consommateurs. Outre une campagne lancée ces derniers jours par le ministère à travers des messages SMS sur les risques de consommation durant l'été, deux caravanes nationales de sensibilisation, l'une pour l'hygiène et la prévention contre les intoxications alimentaires et l'autre pour favoriser une culture de consommation saine, ont été organisées à travers le territoire national.