Difficile, très difficile même de dire quelles seront les chances algériennes dans ces joutes londoniennes qui s'annoncent très relevées avec le niveau imposé par les autres pays comme les Etats-Unis, la Russie ou le pays hôte, la Grande Bretagne en l'occurrence (pour ne citer que ces trois là). Et pour ne rien arranger, les athlètes algériens devront aussi faire face à un autre obstacle de taille qui est le jeûne, la manifestation coïncidant avec le mois sacré et donc faire avec cet invité et se transcender s'ils veulent créer l'exploit et monter sur les podiums britanniques. Pas sûr de voir l'hymne national retentir au pays de Sa Majesté et les «Verts» n'envisagent pas d'alourdir leurs valises avec des médailles, du moins à priori. Dans la délégation algérienne figure heureusement une certaine Soraya Haddad détentrice d'une médaille de bronze dans la catégorie des -52kg lors de la précédente édition des jeux à Pékin (Chine) en 2008. Une potentielle médaille même si rééditer l'exploit sera, on le devine, un pari difficile à relever pour la native d'El-Kseur qui n'est plus des tatamis et sera logiquement attendue par ses adversaires. L'actuelle 5e au ranking mondial sera confrontée à une rude concurrence donc, surtout du côté Chinois et Japonais en sachant que c'était la chinois Xian Dongmei et la nord-voréenne An Kum-Ae qui avaient, respectivement, pris l'or et l'argent en 2008. Cependant, une médaille olympique ne garantit pas forcément des retrouvailles avec le podium voire même de se retrouver à nouveau avec l'élite du sport mondial. Pour exemple, notre vice-champion olympique en judo, Amar Benikhlef, n'a pu, malheureusement, décrocher son billet pour le voyage londonien à cause de la cascade de blessures dont il a été victime et ses dernières contre-performances. Soraya devra donc en tirer les conclusions et fouler les tatamis de Londres avec une confiance et sérénité. Attention toutefois à l'excès de confiance. L'autre judokate, Sonia Asselah (+78kg), devrait être elle aussi très en vue. La championne d'Afrique 2012 à Agadir (Maroc) a pu se faire un nom dans sa catégorie comme en témoigne cette médaille d'argent dans le cadre d'un tournoi du circuit professionnel à Bucarest (Roumanie). Une affirmation au plus haut niveau qui lui vaudra peut-être un des trois métaux dans ces jeux. Benchebla et la boxe en évidence Dans les sports de combat toujours, où l'Algérie a apparemment le plus de chances pour faire «quelque chose» et se distinguer, la Boxe sera la «source d'espoir» parce que on pourra compter sur nos huit pugilistes qui ont composté brillamment leurs tickets pour les 30e jeux de l'ère moderne. Comme un symbole, Abdelhafid Benchebla sera le porte drapeau de notre délégation. Une responsabilité de plus pour ce boxeur très prometteur, sacré champion du monde WSB (World Boxing Series) dans la catégorie des 81kg. Fort d'une 5ème place dans le classement mondial du championnat WSB, son compère de la sélection, Chouaïb Bouloudinet (91kg), a lui aussi son mot à dire sur les rings de la capitale de l'Angleterre.Ayant bénéficié d'une bonne préparation pour cette gigantesque compétition, nos boxeurs devront confirmer tout le bien qu'on pense d'eux et porter haut les espoirs d'une discipline qui n'a pas remporté la moindre médailles depuis 12 ans maintenant et les jeux de Sidney, Mohamed Allalou ayant été le dernier boxeur algérien à figurer dans le top 3 des boxeurs Olympiques grâce à sa médaille de bronze. Quant à l'or, il faut remonter à 1996 au pays de l'oncle Sam (Etats-Unis) quand feu Hocine Soltani était monté sur la plus haute marche pour faire retentir «kassamen» à Atlanta. C'était la seule médaille d'or dans l'histoire du noble art algérien. Dans la catégorie des légers (57kg), Mohamed Amine Ouadahi est aussi l'un des «podiumables» en puissance. Il sera plus que sûrement attendu surtout après avoir déclaré qu'«il rêvait d'offrir l'or Olympique à l'Algérie». Un rêve qui, espérons le, deviendra réalité pourquoi pas, pour le champion d'Afrique 2011. Pour être sacré il faut rêver et pour accomplir ses rêves il faut travailler. Nos boxeurs ont fait une préparation marathonienne et enchainé les stages entre Cuba, la Russie, le Brésil, l'Italie...etc pour être fin prêts pour le rendez-vous tant attendu et l'heure de vérité.
Bouras et Bouraâda, quel gâchis! Ils viennent peut-être de passer à côté d'un sacré moment de gloire. L'athlétisme algérien, qui a perdu de sa notoriété sur la scène internationale au fil des années, n'alignera que 6 athlètes sur les pistes du stade olympique de Londres, la suspension de Zahra Bouras (800m) et Larbi Bouraâda (décathlon) pour dopage est venu fausser tous les calculs. Deux grands espoirs de l'athlétisme algérien, notamment Zahra qui avait réalisé de bons résultats lors de ses deux derniers meetings où elle a terminé première de la course du 800 mètres à Montreuil en parcourant la distance en 1'58''78 (Paris) puis Villeneuve d'Ascq (Lille) en 2'00''04. De son côté, le décathlonien Bouraâda, l'actuel détenteur du record continental de sa spécialité avec un total de 8332 points, avait de la place pour réaliser un (mini) exploit au vue de ses derniers résultat notamment au niveau africain où il a été sacré champion d'Afrique en 2011 à Nairobi (Kenya) et médaillé d'or en saut à la perche- là où il excelle le mieux- durant les jeux africains qui s'étaient déroulés à Maputo (Mozambique). L'athlétisme algérien aura donc consommé ses infimes chances de médailles avec cette affaire de « tricherie » qui entachera la mère des jeux. Comme un couteau enfoncé dans la plaie, cette suspension achève une discipline qui bat de l'aile en Algérie. Les quelques étincelles qui pouvaient rallumer la flamme de l'athlétisme se sont donc éteintes à l'approche des JO pour une petite quantité de Stanozolol décelée dans le sang qui les privera d'une prestigieuse manifestation qu'ils ne seront peut-être pas prêts de revivre. Du moins, ils verront leurs chances de réaliser des performances de haut niveau à la baisse dans quatre ans. Si les athlètes qu'on vient de citer ont toujours eu leur mot à dire que ce soit au niveau du continent ou du monde arabe, le «level» dans lequel ils devront concourir durant ces trois semaines sous le signe de l'Olympe, est complètement différent. Se surpasser, se battre et surtout se rendre compte de la tâche lourde qu'ils doivent accomplir, c'est-à-dire représenter un pays, voire tout un peuple qui aura assisté à des déconvenues qui ne se comptent plus ces dernières années. Mesdames, Mesdemoiselles et messieurs à vous de jouer !