A J – 20 de l'ouverture des Jeux olympiques de Londres, la situation au sein du Comité olympique algérien (COA) semble inquiéter les uns et les autres quant à la bonne préparation de la délégation algérienne devant se rendre en Angleterre. L'instance olympique vit une crise ouverte après que dix membres du comité exécutif aient décidé de contester le président Rachid Hanifi. Celui-ci évoque pour sa part une tentative de faire taire ses ambitions d'affirmer l'autonomie du COA. En d'autres termes, pour lui il s'agirait plutôt de pressions exercées par des cadres du MJS. Un conflit qui survient à la veille des JO de Londres et qui va avoir, d'une manière ou d'une autre, des répercussions sur les performances des athlètes algériens. C'est d'ailleurs pour cette raison que les deux parties en conflit, le président d'un côté et les membres contestataires, principalement le SG du COA, Hacen Chikh de l'autre, tentent chaque fois de rassurer les Algériens quant à la bonne marche de la préparation. Mais est-ce possible qu'au milieu de toute cette polémique -au moment où les contestataires sont beaucoup plus préoccupés par la collecte des signatures des membres de l'AG nécessaires pour provoquer une AG extraordinaire afin de démettre Hanifi- la délégation algérienne puisse se préparer dans de bonnes conditions ? Il est clair que cette situation n'agrée pas à Mohamed Azzoug, le chef de la délégation algérienne et non moins membre du comité exécutif du COA. Il n'est pas besoin de signaler, bien évidemment, que celui-ci ne fait pas partie de la contestation. Mohamed Azzoug arrivera-t-il à avoir le soutien nécessaire de la part des autres responsables du COA ? Pas évident dans ce climat marqué par la suspicion. Il devra plutôt se débrouiller tout seul. Mais il faut dire que son expérience dans la gestion de ce genre de manifestations plaide en sa faveur. Celui-ci a déjà été chef de la délégation algérienne pour les JO de Sydney en 2000 et pour les Jeux méditerranéens de 2009. D'ailleurs, c'est durant cette édition de 2000, en Australie, que l'Algérie avait décroché le plus grand nombre de médailles, avec cinq consécration au total (Une en or, une en argent et trois en bronze). Pour plus d'un, Azzoug est entrain, ainsi, d'effectuer un bon travail sur le plan de l'organisation. Il fait tout pour éviter que cette crise puisse avoir des répercussions sur la délégation. En somme, sur le plan de l'organisation, tout a été réglé. C'est au niveau des performances qu'il y a des problèmes. Contrairement aux précédentes éditions, l'Algérie risque d'être moins représentée à Londres. Beaucoup de disciplines ont déçue ces derniers temps. Il n'y a qu'à voir la situation de l'athlétisme avec la disqualification récente pour dopage de Larbi Bouraâda et Zahra Bouras. Lors des JO de Pékin, l'Algérie était présente avec 62 athlètes. Cette fois-ci, il y aura environ une cinquantaine d'athlètes. Et c'est la boxe qui a réalisé les meilleures performances avec pas moins de huit qualifiés pour les JO. Donc, c'est sans surprise que la délégation algérienne a choisi le boxeur de 25 ans, Abdelhafid Benchebla, pour être son porte-drapeau lors de la cérémonie d'ouverture. Champion du monde au WSB (World séries of boxing) de sa catégorie de 81 kg et médaillé d'or lors des Jeux africains de Maputo, Benchebla avait atteint le stade des quarts de finale lors des précédents JO. Il s'était incliné face au Chinois Zhang Xiaoping, qui s'était produit devant son public et a profité, selon plusieurs observateurs, d'un arbitrage favorable. La boxe algérienne ne pouvait attendre une meilleure récompense. «Cette désignation m'honore, me responsabilise et m'incite à me surpasser pour représenter dignement mon pays et pour monter sur le podium des Jeux olympiques. Cette nouvelle est encore plus importante, car ces jeux coïncident avec le 1er jubilé de l'indépendance de notre patrie, un moment historique pour tous les Algériens», a déclaré le boxeur à l'APS, après cette désignation. Pour dire finalement que malgré cette crise, les choses, sur le plan de l'organisation, semblent évoluer normalement. Mais, il est clair que ce n'est que lors des JO que les uns et les autres verront si réellement toutes les conditions pour une bonne participation ont été réunies ou non. Dans le cas contraire, les responsables de ce conflit devraient assumer leurs responsabilités. A. A.