De notre correspondant à Tizi Ouzou Lakhdar Siad Ce potentiel tourne autour de 26 mille tonnes pour une façade maritime de 85 km alors qu'on a pêché moins de 1 400 tonnes en 2004 par exemple ; la surface maritime économique de Tizi Ouzou, qui couvre les communes de Mizrana, Tigzirt, Iflissen, Azeffoun et Aït Chafaa, avoisine les 1 400 km⊃2;, dont 1 100 km⊃2; réservés à la pêche et 263 km⊃2; à la reproduction. Un tiers seulement de ces richesses (12 000 tonnes de poisson bleu et 14 000 de poisson blanc) est concerné par la réglementation qui régit la pêche, soit environ 9 000 t/an. Une centaine de patrons, 122 marins et 14 mécaniciens pour une dizaine de sardiniers et 112 petits métiers se chargent de cette exploitation, selon un cadre du secteur. La livraison quasi partielle de ces infrastructures qui fondent l'un des chapitres de la relance économique de la région de Kabylie et les habituels et incessants retards sont les principales raisons de la sous-exploitation des richesses halieutiques de la wilaya de Tizi Ouzou, selon nombre d'observateurs n'hésitant jamais à contredire les chiffres et les prévisions des autorités qui sont d'ailleurs toujours prises au dépourvu quand il s'agit d'expliquer les ratages collant à tous les projets économiques et autres de Tizi Ouzou. Le port de Tigzirt, qui produit actuellement environ 130 t/an (30 t/an d'espadon) et ayant coûté un milliard de dinars selon les premières prévisions a été lancé en mars 2002 par Meditram et Sotramest après un retard de plusieurs mois. La durée de réalisation initiale était de 24 mois. Par la suite, les travaux ont connu d'autres retards, qui avait nécessité une rallonge de 10 mois, liés essentiellement à la situation sécuritaire qui prévaut toujours dans la région. Cependant, aucune des échéances avancées publiquement n'a été respectée et le chantier a traîné pendant plus de cinq années avec les inévitables et répétitives réévaluations financières. A se fier à sa fiche technique, ce port permettra une activité régulière pour 5 sardiniers et 25 petits métiers en plus de 2 chalutiers et une cinquantaine de bateaux de plaisance. Sur le papier, il doit donc créer plus de 550 postes d'emploi directs et indirects. Malheureusement, la réalité est têtue. Le port d'Azeffoun, beaucoup plus dynamique et prospère que celui de Tigzirt, produit en moyenne 1 137 t/an de poisson, la sardine venant en tête avec 300 t/an, l'espadon 18t/an, le mérou 16 t/an et le rouget 15 t/an, selon des données officielles récentes. Les travaux d'aménagement du port entamés au début de l'année 1990 ont été confiés à la société des travaux maritimes Meditram. Initialement conçu pour abriter un bateau commercial de 3 000 tonnes, 5 chalutiers, 15 sardiniers et une trentaine de petits métiers, le port mixte d'Azeffoun, dont le coût a été estimé à 1,2 milliard de dinars, a connu des retards dus à la fois à l'insécurité, aux contraintes climatiques et aux problèmes d'installation du chantier, selon des déclarations de responsables du projet. Et des mois après sa réception officielle, l'infrastructure appelée à donner un coup de starter à l'économie locale en panne de véritable politique économique ne tourne pas comme prévu. Même constat peu reluisant s'agissant des deux plages d'échouage prévues à Aït Chafaa et Azeffoun. Ces deux plages pouvaient abriter une quarantaine de petits métiers chacune. Leurs études ont été réalisées par le Laboratoire d'études maritimes (LEM) et leur coût a été estimé à environ 30 millions de dinars chacune. On soulignera également le rythme «escargot» qui caractérise le chantier de la construction navale envisagé à proximité du port mixte. Les Kabyles ont tourné le dos à la mer et les autorités nationales et locales au développement de la Kabylie.