Lewis Hamilton (McLaren Mercedes) a frôlé la catastrophe dimanche au Grand Prix du Brésil de Formule 1, mais cette année la providence était avec lui : grâce à un ultime rebondissement, il est devenu champion du monde, malgré la victoire de Felipe Massa (Ferrari). Il suffisait à Hamilton de terminer dans les cinq premiers pour être titré. Dans des circonstances incroyables, ce n'était pas de trop ! Le Britannique a justement pris la 5ème place, une position qu'il avait perdue à deux tours de l'arrivée, mais qu'il a finalement reprise à quelques hectomètres de la ligne. Tout le Brésil y a cru, mais la clé de cette fin de championnat aura été Timo Glock (Toyota). Lors de la dernière averse, tombée à six tours de la fin, tous les leaders sont rentrés chausser des gommes intermédiaires. Tous sauf Glock. Ce dernier, en restant en piste avec ses pneus secs, avait dépassé Hamilton, reparti de son stand à la 5ème place, juste devant Sebastian Vettel (Toro Rosso). Mais Vettel réussissait à dépasser le Britannique qui tombait à la 6ème place et perdait le titre. Le pire scénario imaginable pour lui, qui avait jusqu'alors géré tranquillement sa course. Mais dans les derniers virages, Glock, resté en pneus secs, ratait un freinage sur la piste humide et permettait à Hamilton de regagner sa 5ème place. La poisse n'a pas frappé une deuxième fois : l'an dernier, le Britannique était déjà arrivé au Brésil en position de remporter le titre, avant de s'en voir privé par une accumulation d'erreurs. Le cauchemar a failli se répéter, mais la chance a finalement choisi son camp à l'ultime seconde d'une saison pleine d'émotions. Si l'écurie McLaren Mercedes était en fête, tout le Brésil était en deuil. Massa est passé si près du rêve, ses proches y ont cru et commençaient même à fêter un titre qui s'est finalement refusé à eux. Massa sacré chez lui, devant son public, cela aurait pourtant été beau. Le petit pilote brésilien est resté digne. Il avait rempli sa part du travail en remportant la course, le reste n'était pas de son ressort. Il a réussi à contenir ses larmes sur un podium rempli de tristesse et entouré d'un silence de mort. Même le ciel semblait mécontent : l'orage a fait son apparition dès la course achevée. «Quand j'ai franchi la ligne, on m'a dit de me calmer, il fallait attendre le résultat de Lewis. Et après quelques instants interminables, on m'a dit qu'il avait passé Glock. C'est tellement dommage», a-t-il encore raconté. Maigre consolation, Ferrari a coiffé la couronne des constructeurs.