Les statistiques des Douanes algériennes affichent clairement un recul de la facture des importations du blé (tendre et dur) de près de 34% durant les sept premiers mois de 2012. Elle est ainsi passée de 1,75 milliard de dollars en 2011 à 1,16 milliard de dollars cette année.Il en va de même pour les quantités de blé importées qui, elles, ont baissé de 22,2%, passant de 4,613 millions de tonnes à 3,587 millions de tonnes. Ces chiffres communiqués à l'APS (Agence presse service) par le Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis) des Douanes font, également, état du recul des importations du blé tendre de 38% totalisant 781,88 millions de dollars durant les sept premiers mois de l'année en cours contre 1,26 milliard de dollars à la même période de l'année dernière. Les quantités, elles, ont atteint prés de 2,70 millions de tonnes contre 3,50 millions de tonnes durant la même période de 2011.Pour les importations de blé dur, elles ont reculé de 23,45% pour atteindre 379,89 millions de dollars contre 496,28 millions de dollars, avec des quantités qui sont passées de 1,106 million de tonnes à 897 274 tonnes durant les sept premiers mois de l'année en cours. Une baisse de 18,9% est à relever. Rien que pour le mois de juillet dernier, l'Algérie a réduit l'importation des céréales de 36,4% passant à 223,67 millions de dollars contre 351,7 millions en juillet 2011, note le Cnis.Les bonnes prévisions de récolte annoncées pour la campagne 2011-2012 font que l'Algérie ne devrait pas importer de blé dur et d'orge cette année ; mais en prévision d'une hausse des prix des céréales sur le marché international, elle a procédé à l'achat de 500 000 tonnes de blé dur au mois d'août pour couvrir les besoins du début de 2013. Le directeur du commerce extérieur à l'Oaic, M. Chergui, avait déclaré à l'APS que «la production nationale et sa collecte par l'Oaic pourra suffire jusqu'au 10 janvier prochain. Au-delà de cette date, nous aurons des besoins de consommation à satisfaire par l'importation». Cette année, rappelons-le, les prévisions parlent d'une production de 56 à 58 millions de quintaux pour cette nouvelle campagne contre 45 millions de quintaux l'année dernière ce qui représente une hausse d'environ 33%. M. Chergui dira que «si nous ne faisons pas des achats maintenant au moment où les récoltes mondiales ont lieu, les prix risquent d'augmenter encore plus d'ici la fin de l'année sans compter les délais d'embarquement à respecter». L'Algérie dispose d'un stock stratégique constitué de production nationale et des appoints d'importation obéissant à un programme échelonné. L'Oaic est sorti sur le marché, en juin, pour importer 600 000 tonnes de blé tendre au prix de 286 dollars/t contre un prix actuel de 350 dollars/t. Les aléas climatiques au niveau de nombreux pays producteurs ont fait que les prix des matières premières agricoles, notamment les céréales, ont été derrière la flambée des prix enregistrés ces dernières semaines, en Europe et sur le marché boursier. La FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture) avait déjà noté que «les prix alimentaires mondiaux ont grimpé de 6% en juillet par rapport à juin, après trois mois consécutifs de baisse». B. A./APS