Photo : Riad Par Samir Azzoug Halte au massacre ! Il y a urgence à sévir contre les chauffards. Les compteurs s'affolent quand il s'agit d'énumérer les morts et les blessés occasionnés par les accidents de la circulation. En 24h, de vendredi à samedi derniers, trois collisions ont fait 13 morts et une quinzaine de blessés, rapporte la Protection civile. Le dernier en date est survenu samedi, sur la RN 46 à Bir Naam (Biskra), un camion remorque est entré en télescopage avec un véhicule de transport collectif. Le résultat est simplement horrifiant. Pas besoin d'imaginer la scène, le bilan de 5 morts et de 9 blessés suffit à renseigner sur l'ampleur du choc. Le même jour, un véhicule taxi se renverse dans un oued à Tébessa. Cinq morts sont à déplorer. La veille au soir, soit vendredi, à Mohamadia (Mascara), un choc entre deux véhicules utilitaires se solde par le décès de 3 personnes et cause des blessures à 5 personnes. D'après un bilan de la Gendarmerie nationale, en une semaine (du 22 au 38 octobre), 442 accidents de la circulation ont privé de vie 59 personnes et causé divers traumatismes à 442 autres. Ces chiffres sont affolants. Rien ne semble pouvoir mettre un terme à ce véritable carnage. Ni les campagnes de sensibilisation, ni les mesures répressives, ni les appels à la prudence, ni même les pleurs des familles qui arrivent difficilement à faire le deuil d'un parent, généralement emporté à la fleur de l'âge par un comportement inconscient. Les rapports et autres études réalisées par différents services et corps de sécurité sont unanimes. C'est toujours le facteur humain qui est responsable de ces massacres. Loin derrière viennent l'état des routes ou celui des véhicules. L'excès de vitesse, les dépassements dangereux, le non-respect de la distance de sécurité et du code de la route remportent la «palme morbide» des causes dans les accidents. Mais la véritable raison est à chercher dans le psychique des conducteurs. Comportement suicidaire, excès de zèle, incivisme ou inconscience ? La question reste posée. Comment expliquer ce qu'on pourrait qualifier désormais de «phénomène de la bande d'arrêt d'urgence». Depuis quelques semaines, les agents de police dressent des «guets-apens» aux automobilistes qui circulent sur la voie interdite. A peine les premiers véhicules sanctionnés et la patrouille de police dépassée, des énergumènes en voiture se ruent à nouveau sur la file consacrée aux cas urgents ou aux véhicules de secours, jusqu'à la patrouille suivante. Comment définir ce genre de comportements ? Et comment y mettre un terme ? L'effet «ceinture de sécurité» (il en a fallu du temps et des tentatives pour obliger les automobilistes algériens à la porter) ne semble pas déteindre sur les autres mesures imposées par le code de la route. Les conducteurs semblent prendre un malin plaisir à trouver des astuces pour échapper à la verbalisation. Ils savent où sont placés les radars, comment éviter de se faire arrêter par les agents de la circulation et parler au téléphone portable sans se faire voir… Une interrogation toutefois vient à l'esprit. Pourquoi ne sanctionne-t-on toujours pas pour conduite dangereuse : non-respect de la distance de sécurité réglementaire, queues de poisson… ? En attendant, ces comportements qui, dans d'autres circonstances, prêtent à sourire, font plus de 4 000 morts par ans, 3 000 handicapés… Que dire de plus ?!