Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a décidé de participer aux élections locales du 29 novembre prochain, indique une résolution du conseil national du parti publiée hier. Cette décision a été prise à l'issue d'une réunion ordinaire du conseil national tenue à huis clos vendredi à Alger. Les membres du conseil national ont souhaité, dans leur écrasante majorité, seulement 14 contre et 7 abstentions, sur les 250 membres que compte le conseil national, l'implication du RCD dans ce scrutin. Le président du Rassemblement national pour la culture et la démocratie (RCD), M. Mohcine Belabbas, avait laissé entendre vendredi dernier la participation du parti aux prochaines élections locales, qui se tiendront le 29 novembre prochain. Lors de son intervention devant le conseil national, M. Belabbas a affirmé que même si les Assemblées populaires communales et de wilaya «sont plus dépouillées de leurs prérogatives par les derniers amendements apportés aux codes qui les régissent», le prochain scrutin reste important du fait qu'il concerne des institutions de proximité, dont les décisions engagent le cadre de vie quotidien des citoyens. Le RCD a tranché la question de sa participation à ce scrutin après le débat mené avec ses militants au sein des neuf conférences des cadres, organisées durant le mois de juin dernier. Lors des conférences, les militants du RCD ont proposé plusieurs questions au débat. Il s'agit notamment de la question relative à la possibilité de laisser la gestion des affaires des collectivités locales à des individus «qui ont montré leur absence de motivation militante et leur tentation à servir de levier au pouvoir, qui utilise les structures de l'Etat pour menacer et soumettre les citoyens qui revendiquent leur droits ?» Le RCD s'est posé également la question s'il pouvait ignorer les sollicitations des populations «satisfaites par la gestion de l'écrasante majorité de nos élus locaux dans les communes où nous avons eu la majorité, et peut-on renoncer au travail fait par nos élus pour préparer l'alternative dans les communes où nous avons été dans l'opposition ?» En un mot, le RCD s'est interrogé sur l'efficacité de sa politique de la chaise vide et a conclu que ses élus locaux ont, malgré tout, «un pouvoir d'action sur la situation sociale, économique, culturelle et environnementale de leur municipalité». Il a considéré que la fraude électorale ne peut constituer une raison suffisante pour boycotter le scrutin. Dans les débats, les militants ont surtout insisté sur l'importance d'être plus près du citoyen en se rendant plus visibles et plus solidaires pour la prise en charge de ses préoccupations immédiates. Ils ont insisté sur l'accompagnement du mouvement associatif au niveau local, sans lequel aucun rapport de force à même de hâter le changement ne pourra être construit.M. Belabbas a, pour sa part, affirmé que le RCD est «le seul parti de l'opposition aux yeux de l'opinion algérienne. Notre programme et notre projet sont plus que jamais d'actualité. Les développements de la scène nationale et les bouleversements régionaux nous confortent dans notre démarche». Sur un autre sujet d'actualité, à savoir le dernier remaniement gouvernemental, le président du RCD a tout simplement qualifié cet événement de «persistance dans le renouvellement de l'échec». Pour le RCD, la rentrée sociale est «d'autant plus délicate qu'elle intervient sous le règne d'un gouvernement comateux, dont l'intérim a duré près de 4 mois (…) Le remaniement ministériel opéré, il y a trois jours, pose plus de questions qu'il ne donne de réponses. Attendre quatre mois pour nommer comme coordinateur du gouvernement un ministre qui était déjà en place et maintenir dans les mêmes fonctions les ministres qui ont géré des départements où la crise a été le plus ressentie, souligne la persistance dans le renouvellement de l'échec». Pour le RCD «la reconduction et le rappel de ministres cités dans les affaires de corruption de l'autoroute Est/Ouest, Khalifa et des médicaments est une confirmation de la stratégie de gestion du pays par le chantage, la soumission et la corruption. La composante de ce gouvernement ne reflète même pas la logique électorale du 10 mai». Brossant un tableau des plus obscurs sur la situation générale du pays qui «s'est détériorée sur tous les plans», le RCD a conclu que «le mécontentement est général». Il considère que face à «ce cynisme du pouvoir qui travaille à structurer le désespoir en imposant la fatalité de l'échec (…) nous devons réaffirmer notre détermination à relancer l'espoir en nous mettant plus que par le passé aux côtés du monde du travail dans la défense de ses droits et de toutes celles et tous ceux qui veulent sauver le pays et construire une alternative démocratique et sociale». H. Y.